POUTRE Escalade Les Disques du Hangar 2009
A l’écoute d’un tel disque, on se demande dans un premier temps où les Disques du Hangar 221, incroyables pourvoyeurs de qualité (Aghostino, Draft, Grand Final, entre autres nombreux exemples de réussite totale) vont s’arrêter. Ensuite, on sombre tout simplement dans l’addiction sonore tant cet album s’impose comme l’étalon noise du moment et évoque la scène française des 90’s, qu’il met au goût du jour et dont il ravive le souvenir avec brio On pense aux Portobello Bones, aux Tantrum de l’ex Drive Blind Pierre Viguier, et à une tripotée d’autres pointures hexagonales, et on prend en pleine face ce pavé noise non dénué de mélodies marquantes et d’une certaine sensibilité (Chadelande et ses vocaux sussurés sur fond d’instrumentation sereine obsédante de par sa répétitivité Dès Stepping Stones et ses entrelacs rythmiques, cette batterie vivace, ce riffing éffreiné et ce chant hurlé, percutant et asséné, on comprend que les arlésiens ont tout saisi de ce qu’il faut mettre en œuvre pour accoucher d’un grand album. Tout est là et les sudistes imbriquent les éléments avec une habileté surprenante et une conviction à la Shub, autre révélation de ces derniers temps dans un registre peut-être légèrement moins noise mais tout aussi insoumis L’enchaînement se fait dans une intensité semblable avec « C.C. Mirabeau » et son ambiance prenante, rendue hypnotique par le bais de riffs se répétant, et se durcissant, à l’envie Cette force, cette adresse dans la composition, cette vivacité instrumentale ne se démentira d’ailleurs à aucun moment dans cet opus déjà mémorable et tout comme sur le disque de Grand Final, on se rend compte qu’ici, aucun morceau ne peut être dissocié de cet ensemble fringuant et fulgurant Par ailleurs, les titres d’ « Escalade » sont d’autant plus efficaces qu’ils sont la plupart du temps assez courts, sans fioritures, et vont à l’essentiel, qu’ils atteignent avec une facilité déconcertante. Ceci en imposant, comme sur « Broke », des breaks bien sentis. Sur ce morceau, le trio a d’ailleurs la bonne idée d’inclure des vocaux plus modérés, ajoutant à l’intérêt du disque tout en restant dans une logique noise parfaitement cohérent On profite ensuite des saccadé « Dismembering Tango » et « Onibaga », véritables « tubes » de rock nerveux et indomptable, pour achever notre écoute sur ce « Etirements » bien nommé dans le sens où l’on a l’impression de récupérer après une course de fond intense et exigeante. Un morceau instrumental apaisé, qui réitère de façon libre des motifs sonores attrayants et conclut donc sur une note plus calme un festival noise étourdissant, digne des meilleurs et dont l’éclat marquera à coup sur les esprit Superbe disque, ni plus ni moins. http:// www.myspace.com/poutreband