PELICAN the fire in our throats will beckon the thaw cd Hydra Head Records 2005
Ca doit être mon vieux fond maso - héritage d’une longue tradition familiale catholique, chemises de bure, auto-flagellation, contrition, joue droite joue gauche, ce genre d’amabilités tournant autour de la culpabilisation – mais j’adore me prendre des claques. Spécifiquement en musique, bien que je ne rechigne pas au claquage de fessier (essayez messieurs les timorés, essayez). Rabada, la dernière en date porte un nom que j’aurais plus envisagé pour un collectif électro-parisiano-novo quelque chose, que pour un groupe instrumental à guitares : Pélican. Je ne connaissais pas avant d’écouter (regard rempli d’opprobre da la part du mythe, scuse Greg), j’ai la joue rouge. Ca vient labellement de Hydrahead, géographiquement de Chicago, musicalement de la copulation frénétique entre, et selon mes rachitiques connaissances, Godspeed, Explosion In The Sky, Isis et Neurosis. Pélican n’est pas un croisement génétique approximatif entre ces formations mais plutôt une fission du meilleur de chacun et dotée d’au moins deux qualités essentielles à ce type de musique instrumentale. Premièrement, l’aspect bucoliquo-cinématique. A savoir la capacité à suggérer des environnements naturels, des déplacements, des étendues traversées sur des rubans d’asphalte, à nous plonger à la place de celui qui filme en Super 8 (le grain idéal des images mentales) depuis la fenêtre d-un van le paysage qui défile, ou qui contemple une falaise fouettée par les embruns et le guano (la nature n’est pas que belle et rarement inviolée), c’est la sensation de la gorge serrée, la plongée émotionnelle. Deuxièmement, la capacité ascensionnelle. A savoir que l’envolée héroïque est indispensable au bout d’un moment (la contemplation a ses limites) et qu’on doit ressentir une poussée arrière qui nous amène sans cesse plus haut, qui nous fait sourire de contentement. C’est la sensation du survol. Et là Pélican est super fortiche, normal pour une espèce migratrice, peut-être un peu trop pour être totalement fiable d’ailleurs. Il y a truc quelque part, comme un doute… Peut-être parce qu’il faut impérativement ne pas fractionner son écoute de l’album. Peut-être parce que le blanc-seing définitif ne pourra être délivré qu’après les voir vu évoluer sur scène… Mais en attendant et à ce jour, si je dois partir voyager au long cours, je le ferais dans la poche du bec d’un Pélican. http://www.hydrahead.com/pelican/ http://www.hydrahead.com