Overmars MONARCH 23/01/2008 Le Point FMR / Paris
Les chiffres sont fascinants… prenez le 3 et le 2… 3-2 comme mon 3° concert d’Overmars (sans Over… dose haha) et mon 2° concert de Monarch ! 3/2 comme le rapport entre le nombre de zicos de chaque formation à l’affiche ce soir (4 pour Monarch ! contre 6 pour Overmars + 1 projectionniste quand même) 3 à 2 comme le score du match PSG-Metz qui m’a privé de mes copains pour ce concert. Les chiffres sont fascinants vous dis-je… ou pas… 32, comme 20h32, l’heure de mon arrivée devant la salle… non ça c’est pas vrai. Le point FMR commence tout juste à se remplir quand les premiers drones monarchiques retentissent. Ce n’est que la balance, mais elle promet un set riche en saturation… et en drones donc. Le backline des sudistes est bizarrement moins imposant qu’à la Miroiterie il y a quelques mois. Les deux salles n’ont certes rien à voir en terme de proportions, mais le matériel installé est aussi moins impressionnant : point de tête Orange ou Sunno))) (remonte ta culotte, toi la groupie), point de doubles frigos en guise d’enceintes. Ce soir messieurs Marshall, pour le guitariste, et Sovtek, pour le bassiste, trônent sur leurs baffles respectifs, tels des symboles de la course à la puissance entre les USA et la CCCP que les plus vieux lecteurs d’entre vous auront bien connus, au moins pour l’avoir étudiée à l’école. Le quatuor, quant à lui, n’a pas changé : guitare, basse, batterie, toujours « female fronted » comme disent les anglo-saxons (« Bonsoir, on s’appelle Monarch ! et on vient de Bayonne »), les mauvaises langues persistant à dire que c’est son seul attrait… jalouses, les mauvaises langues ! Pour le reste, à savoir la prestation en elle-même, quiconque a déjà vu ou entendu la bête, ou plutôt le lépidoptère pour être exact, sait à quoi s’en tenir : sludgy black doom de la mort qui tue, pour des morceaux longs, lents et bien évidemment lourds… très. Les noms de Sunno))), Burning Witch, Khanate, Thor’s Hammer viennent à l’esprit (oui SOMA, mais garde ta culotte j’ai dit !!!), mais Monarch ! ne se contente pas d’être un simple rip-off de cette nouvelle hype… Misant sur le décalage et se prenant finalement assez peu au sérieux, le combo y va de sa traditionnelle reprise de Discharge, candidement annoncée par une chanteuse schizophrène habitée par la dualité « mignonne petite fille à couettes le jour (sans le son)», ou plutôt « à queue de cheval » ce soir / « harpie hurlante la nuit » (lorsque ses acolytes envoient la sauce). Si il semblait moins à l’aise qu’à la Miroiterie en début de set, notre papillon préféré aura lentement (et c’est un euphémisme) déployé ses ailes pour finir par prendre son envol majestueusement avant de se crasher avec sa reprise de Discharge, comme d’hab… Un set convaincant donc, et qui aura fasciné la grande majorité d’une assistance attentive et plutôt fournie pour un mercredi soir sans groupe étranger à l’affiche. Entracte = buvage de bière + tour au merchandising (sanctionné par un double CD digipack du Dead Mean Tell No Tales), équation invariable ou si peu… et ce sont les autres sudistes (bah oui lyonnais, mais on est à Paris ici) qui investissent la scène. Le chanteur a coupé ses cheveux depuis les dernières fois où je les ai vus à Reims (reconnaissance éternelle à Burn Out et à ses nombreuses et excellentes orgas) et le groupe semble à son aise sur la scène du Point FMR… ça change des floor-shows rémois et on mesure le chemin parcouru par le groupe. Là encore l’effectif reste inchangé : 2 guitaristes, une bassiste chanteuse, un batteur et un chanteur, toujours accompagnés d’un clavier lap-top bidouilles (et hurleur ponctuel) et d’un projectionniste. Ce dernier s’est d’ailleurs pas mal renouvelé et ses projections sont sans commune mesure avec le fond de scène ponctuellement égayé d’un unique motif de couleur changeante devant lequel Monarch ! se produisait. Comme chez d’autres, l’agrément visuel dont bénéficie Overmars est partie intégrante de la performance, et c’est particulièrement flagrant ce soir. Pour sa date parisienne du Born Again (mini) Tour, le groupe nous propose donc… Born Again, dernier opus constitué d’un seul et unique morceau dans ce style apocalyptique si caractéristique empruntant au noisecore, au sludgecore, au doomcore ou encore aux post rock et core (encore). Quelques ajustements des draps servant d’écrans de projection complémentaires, et c’est parti pour un voyage de près de 40 minutes aux confins des styles précités. Au menu, ambiances variées et nouvelles nouveautés, une grosse présence vocale de la bassiste et un chanteur qui gardera chemise et chaussures, le tout illustré par des projections plus bigarrées que par le passé sur le thème de la (re)naissance : accouchement et orifices dilatés entre autres choses... c’est pas la joie, mais c’est comme ça. Le timing le permettant, Overmars nous gratifie pour terminer son set de quelques anciens titres (malheureusement pas de nuit des masques et la systématique de ses lendemains), achevant un auditoire parisien qui n’en demandait pas tant mais sort comblé par la soirée et heureux de ne pas avoir dû l’écourter pour ne pas rater le dernier métro (chapeau à l’orga à ce sujet, même si il n’y avait que deux groupes). http://www.pointephemere.org/