NORMAN SPINRAD Rêve de fer coll. Anti-mondes, éd. Opta, 1971, première traduction. Nombreuses rééditions

Au début des années quatre vingt dix, un journaliste du Nouvel Obs disait de ce livre qu¹il était livre adulé par les néonazis et autres extrêmistes de droite, antijuifs et antisémites. Le genre de bible à la belle couverture d¹un Adolf Hitler aux biceps body-buiding aux hormones de croissance. vrai surhomme. Bref, de ce livre et de son auteur, le journaliste du nouvel obs ne reconnaissait que la couverture. Oubliant le deuxième sens. Ou même le premier. En mai 1974, le magazine littéraire (numéro 88 ­quelle coïncidence!!!- sur la nouvelle science fiction) publiait un court entretien de Norman Spinrad où il expliquait pourquoi et comment il avait investi Adolf Hitler comme le mythe plus moderne sous couvert d¹une expérience névrotique, c¹est à dire ce rêve de fer. Loin d¹une apologie. La première édition est beaucoup plus sobre : un motard Jésus Christ, brandit un spectre sous le soleil de la svastika. Bref. Ici, Adolf hitler émigre à New York après la première guerre mondiale où il devient auteur de science fiction. Auteur d¹un fanzine intitulé Storm, il est surtout reconnu pour être l¹auteur du grand succès de librairie : Le seigneur du Svastika. Voici donc le thème de rêve de fer. La recherche de la purification ethnique du monde et la marche fantasmagorique du surhomme, Féric, sur la lie des sous-humanités. Tous les mythes y passent dans un grand délirium de science fiction, de batailles sanglantes, de massacres ethniques, de tortures et de paix perpétuelles: colonisation, pillages, massacres, déportations, etc. Jamais au contraire, on n¹avait pas mieux expliqué le racisme et la haine des autres que dans ce livre, sans justement toutes ces chapes politiques de mauvaise foi. La fin est dramatique et va à rebours des intentions si pures de Féric : la contamination de l¹humanité supposement saine par l¹emploi de la bombe nucléaire. Les purs anéantissent l¹humanité et leur propre rêve de fer. Un vieux livre d¹un vieil Yppie new yorkais pas mal d¹actualité encore. À lire en une journée. En attendant de s¹attaquer aux Solariens, au chaos final, aux pionniers du chaos, la der des der, à Rock machine, c¹est à dire tous les autres romans de Spinrad. À propos de Norman Spinrad, il n¹est pas surprenant de savoir qu¹il a adapté la nouvelle de Dantec, la sirène rouge, avant qu¹elle devienne un film. Il vit à Paris depuis 1988. http://ourworld.compuserve.com/homepages/normanspinrad