MERZBOW Rattus rattus suite Scarcelight Recordings 2005
Merzbow… Ah !… Merzbow peut paraître pour certains – et pas les moins fermés – comme assez inégal (ses productions ne ressemblent parfois qu’à du bruit, oui, à du bruit blanc enregistré en quarante cinq minutes, un soir, devant la télé). Je ne suis pas un spécialiste de Merzbow. Donc ce que je peux en dire… C’est d’ailleurs pour ça que j’ai jeté un œil sur une de ces nombreuses pages que lui consacrent ses fans. Discographie hallucinante. Hallucinante par la quantité (mais ça, tout le monde le sait). Hallucinante aussi et surtout par les labels impliqués (que ce soit pour Merbow directement ou pour des projets secondaires). On le sait, mais de voir tous ces noms les uns à la suite des autres… Relapse, Hydra Head, Warp, Mille Plateaux, Staalplaat, Mego, Ant zen, Tzadik… Bien assez pour rentrer dans l’histoire de la musique de la fin du XXeme siècle et sans doute du début du XXIeme siècle… Rattus rattus suite : l’album 2005. Euh, pardon… un des album 2005 de notre japonais débridé. Rattus rattus suite est très abrasif – on est bien dans le domaine de Merzbow, le bruit. Du bruit produit en distordant plein de choses, du coup méconnaissables (et que l’on se fout de reconnaître ! Encore que je suis certain d’avoir identifié une mouche qui se métamorphose en moto qui accélère avant que le casque du motard qui la chevauche ne devienne celui d’un scaphandrier qui lui-même suffoque – on l’entend ! – sans que personne n’intervienne, et comme ce pauvre motard sous marin est un peu long à crever, on l’électrocute, on le passe à la lance à incendie – ce sont des pompiers surgis de nulle part, enfin si du haut-parleur droit de ma chaîne, qui abandonnent notre pauvre motard sur une voie ferrée, encore trempé. Deux trains plus tard, on retrouve notre motard chez le dentiste, un dentiste qui travaille à la meuleuse. Evidemment, un voleur profite qu’on ne l’entendra pas plus qu’on entendra l’alarme qu’il va déclencher pour s’introduire dans le cabinet du dentiste. Personne n’entend l’alarme, donc. De toute façon, ça ne changerait pas grand chose puisque dehors c’est l’apocalypse – ah, je ne vous l’avais pas dit ? Mes vitres sont en train de se fendre et mon plafond menace de céder). Du bruit qu’on se fout de reconnaître. Du bruit très travaillé – des bruits. Des bruits de toutes les couleurs. En nappes, en rythmes. Et ce coup-ci, c’est très convaincant… http://www.scarcelight.org