KHLYST My name is Chaos Hydrahead 2006

KHLYST My name is Chaos

Encore un projet pour James Plotkin… Mouais, un de plus qu’on pourrait être tenté de dire… C’est que ça fait pas loin de 20 ans que Plotkin est productif… Old / Old Ladies Drivers et après Namanax, Atomsmasher/Phantomsmasher, Lotus Eaters, Khanate, et des collaborations avec les plus grands (Fenech, Pimmon, Mick Harris, KK Null, John Zorn, etc.) My name is chaos, c’est-à-dire ? Pas de rythmes carrés pour commencer. Ca rendrait l’écoute plus confortable. La batterie est tout ce qu’il y a de plus free et agressive. Ensuite, juste une guitare. Mais qui descend aussi bas qu’une basse et qui monte dans les aigus de façon presque électronique. Une guitare dense aux harmoniques qui fusent de façon superbe (ça ne veut rien dire. Et alors ?). Qui ne joue jamais de riff (motif régulier, carré, répétitif). Non. Elle se contente d’explorer le spectre de la dissonance – et il y a de quoi faire. Une voix très black metal (ça pourrait rappeler Abruptum d’une certaine façon, mais joué par de très bons musiciens initiés aux arcanes de la musique contemporaine). A un moment, les cris d’une femme qu’on égorge. Quelques plages ambiantes pour éviter que ne s’installe une monotonie et pour augmenter la sensation de malaise (avec des bruits de tôle et des voix fantomatiques). En terme d’instrumentation, la musique de Khlyst est minimaliste, mais en terme de texture et d’atmosphère, elle est extrêmement riche. Oui. C’est bien une des nouvelles formes du chaos. Et cette monstruosité qui dégueule de partout (organique et glauque à l’extrême) est particulièrement jouissive… D’ailleurs, l’excellente pochette signée Stephen Kasner restitue parfaitement cette Chose, hé, hé... Sans doute que beaucoup, comme moi, portent encore le deuil de Khanate ; ça tombe bien : Khlyst en est le prolongement logique. Pas sa répétition. Khlyst permet aussi de comprendre certaines choses sur Khanate… Par exemple que de toute évidence, ce n’était pas Stephen O ‘Malley qui en était le moteur (bien que l’absence d’accords riches dans Khlyst soit une différence de taille)… Non, c’est bien le discret Plotkin qui apporte son son (ingénieur du son plus que confirmé – ici il a travaillé à la façon de… This Heat !). Oui, une des marques de fabrique de Plotkin, c’est de toute évidence de situer sa musique dans un espace. Et c’est étrange de voir comme cet espace sonore ressemble à celui de Khanate, et comme l’approche du rythme et de la mélodie en sont proches, comme la voix ressemble (Runhild Gammelsæter de Thorr’s Hammer) à celle d’Alan Dubin (crade et claire)… J’ai souvent eu l’impression avec les groupes et artistes « vieillissants » (en général, ça ne prend pas plus de six ans) qu’ils perdaient la « flamme ». Plotkin est sans doute l’exception à la règle. Il sait se renouveler, et il sait renouveler des styles souvent clichés pour en redéfinir les limites.