EXTREME CHEROKEE Sleeping Village / Use Of Procedure 17/11/2007 Cité industrielle/ Vincennes
Samedi aprem’, coup de téléphone « Bon tu fais quoi ce soir? Ba trop rien de prévu pour le moment, t’as quelque chose en tête ? « Ouais j’ai croisé un gars qui organise un concert dans un lieu qui semble sympathique, yaura Use Of Procedure, Extreme Cherokee et Sleeping Village, un groupe genre post-core doom qui pourrait être intéressant… En plus c’est prix libre. « Ok, vendu, passe chez moi on y va ensemble ! » Espace Jarry, Vincennes, un ancien bâtiment industriel de toute beauté… c’est au troisième étage, dans un local de répétition non fumeur (alléluia) et dans la plus totale des confidentialités (aucune promo, juste du bouche à oreille semble-t-il) que se prépare l’Evènement de mon samedi soir… Arrivés trop tard pour voir le concert de Use Of Procedure, nous pénétrons dans le local alors que Sleeping Village, quatuor doom/post-core d’Amiens s’installe pour son set. Les premières notes jaillissent des baffles, et on comprend tout de suite qu’on va en prendre plein les oreilles : le groupe joue fort, c’est d’autant plus impressionnant avec l’acoustique feutrée de la pièce. Si je suis là, c’est pour les voir, alléché par le style dans lequel ils officient et même si la sauce prend plutôt bien, la pause clope qui s’impose à moi aux bout de quelques morceaux sera fatale : je ne retrouverais ma place dans le public qu’à la fin de leur prestation, en ayant suivi l’essentiel à travers les vitres du fumoir. Au final, je retiendrais surtout des passages de vrai chant parfois bien amenées, parfois… moins bien amenées, et une diversité certaine dans des compos puisant dans différents style de lourd et de lent : du doom, du post-core, mais aussi du blues par exemple, même si à l’heure où j’écris ces lignes, tout cela ne m’a pas laissé un souvenir impérissable… rien d’étonnant compte-tenu de ce qui a suivi. Car Extreme Cherokee, quartet de ptis jeunes de Rouen accompagné ce soir de ce qui semble être leur set-list humaine, est une machine monstrueuse de précision et d’efficacité totalement dédiée au Dieu METAL… oui, metal comme dans heavy-metal, comme dans Judas Priest, Manowar et Iron Maiden (le groupe par lequel TOUT m’est arrivé), j’en passe et des meilleurs… Sur une base punk-hardcore de morceaux très courts et hyper énergiques, les 4 musiciens s’amusent à balancer du break, du riff, de la descente de manche et du tricotage de batterie à ne plus savoir quoi en faire, accompagnés par les hurlements d’un chanteur claviériste qui ose même par moment des interventions suraigües dignes d’un Rob Halford à vous faire dresser les poils (de plaisir ou de dégoût, c’est selon… moi j’ai choisi mon camp…) et des mélodies de synthé totalement débiles. La technique de ces 4 là est proprement bluffante, sans pour autant sombrer dans la démonstration : les riffs, évidemment souvent clichés (c’est le concept) sont efficaces et épiques à souhait et le second degré évident (cf. la tenue de scène du bassiste, les pauses « metol », et le lâchage total du chanteur qui passe son temps parterre) dans cette musique proprement ahurissante à contempler live. Le plaisir de jouer est clair et la bonne humeur communicative, grâce en particulier à l’intervention de cette fameuse set-list humaine qui tour-à-tour harangue le groupe et le public ou saute carrément sur le dos des musiciens imperturbables qui continuent, même terrassés par les assauts de l’animal, à emmancher des plans de malades et à s’égosiller. Il paraît que certains des membres du groupe jouent dans Alaska Pipeline, qui commence à doucement faire parler de lui dans un style indie-rock entre Karate et Faraquet… ça laisse songeur quand aux capacités et à la culture musicale des dits membre Un camarade de concert présent ce soir là m’avait prévenu : « tu vas voir, ce groupe, c’est un truc de fou »… et bien j’ai vu, et c’est pire que ça : j’aurais passé l’intégralité du set avec un sourire niais coincé entre les deux oreilles sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait… c’est grave docteur ? Non, c’est juste l’effet Extreme Cherokee. http://www.myspace.com/extremecherokee