BATTLES MOLLER PLESSET / MOESGAARD dimanche 23 avril 2006, entrée libre Rezé, La Barakason

BATTLES_MOLLER PLESSET / MOESGAARD_dimanche 23 avril 2006, entrée libre

Avant de fermer pour plusieurs mois pour cause de travaux, La Barakason propose une soirée de gala carrément gratos avec la venue sur les terres nantaises des terribles Battles. Pour le tour de chauffe j’assiste pour la première fois à la prestation de la nouvelle jeune garde « post math rock » nantaise, Moesgaard. Ce trio basse batterie guitare joue donc une musique alambiquée comme l’impose le genre (??), instrumentale pour en respecter les poncifs ?! Pas forcément, car le Moesgaard a déjà en tête où il veut en venir à savoir allier rock complexe sans branlette, mélodies accrocheuses et mélancolie qui pèse sévère. Don Caballero, Brise Glace/ Gastro Del Sol, Dilute, sont votre came?! Ne lâchez pas Moesgaard alors, car malgré une présence scénique trop timide pour convaincre complètement (malgré un super batteur), les compos sont aux diapasons des principales influences. Un premier album doit prochainement sortir sur Psychotica et Les Disques du Hangar 221. Puis c’est au tour des rennais de Moller Plesset de prendre place pour un superbe set de leur noise rock bluesy toujours dans la veine Capt’ Beefheart, Us Maple, Gastr Del Sol, Mule, Condense et puis un petit truc à eux qui fait toute la différence! Les nouveaux morceaux découverts lors de leur très bon concert en première partie de Cougars quelques semaines plus tôt font mouche une nouvelle fois ! Ces compos semblent moins directes, jouant avec de nombreuses cassures, riffs tournoyants, aidées par une batterie puissante en symbiose avec les deux guitares qui ne sont jamais les dernières à s’amuser avec les contre temps inspirés. Le chant a prit dernièrement une toute autre dimension et cela se confirme encore ce soir avec le bon son dans la salle. Entre râle possédé, toussotement de vieil alcoolique, le chant racle, crache et redonne une nouvelle vie aux vieux morceaux du quatuor qui fêtera ces dix années d’existence à l’automne prochain. On a attend plus que le deuxième (vrai) album pour confirmer toutes les bonnes sensations de la prestation de ce soir. Avant que la scène de la Barak’ accueille les ricains de Battles (re) passage obligée par le bar sur bondé dans une ambiance bien chaude! Autant sur disques Battles m’avait particulièrement botté autant j’appréhendais le concert, tout cela malgré les échos très favorables donnés par l’ami Antony du label Kythibong qui les a vu quelques semaines auparavant à la première édition de la Route du Rock de Saint Malo, session hiver. J’appréhendais, car réunir autant de musiciens aussi marquant dans la même formation… le risque de pose, de laisser aller me semblait dépasser largement l’échelle de Richter !! Mais là j’avais tout faux. Dès le deuxième morceau les chemisettes (bien repassées) des zicos étaient belles et biens trempées. Battles sur scène ne se ménage pas une seule seconde, ça rock à mort ! Il n’y a pas forcement un seul gars qui emmène le groupe et sa musique. Cela vient de toute part. Ian Williams (ex Don Caballero, Storm and Stress, ben ouais, quand même !?) multiplie ses interventions sur son ordi, claviers et sa guitare tout comme ces deux collègues abonnés aux cordes et boîtes à effets. Les sons vont et viennent. On ne sait plus où donner de la tête. Et même si lors des deux premiers morceaux les claviers mal mixés en façade pètent les oreilles, le reste du concert verra le son du groupe remplir la salle d’une incroyable façon. Dense, puissante et extrêmement précise la musique de Battles se décuple en live. On assiste à quelques improvisations qui bonifient des compos déjà bien en place. John Stanier (ex Helmet, Tomawak) à la batterie ne lâche pas une miette dans son jeu facilement reconnaissable. Grande classe pour le monsieur. J’en prends plein les yeux car j’arrive à me faufiler pour quelques minutes, pile devant sa grosse caisse. Les nouveaux morceaux renforcent le côté « dansant » des précédents, pas loin d’un afro beat de l’an 2000 (??) qui se serait fourvoyé dans un math rock électro décomplexé. Le public (environ 350 personnes) est plus que séduit et en redemande. Il n’a pas tort. Le rappel catapulte sévère et renvoi tout les post rockeux de bazar à leurs leçons. Battles défriche, trouve, surprend encore. Battles est déjà un putain groupe !! Excellente soirée de bout en bout ! (vidéo par rémich / <a href=http://excit.org target=_blank>excit.org</a>) http://www.barakason.com