AIDS WOLF The Lovers LP LP Love Pump United 2006

AIDS WOLF The Lovers LP

Aids Wolf (Montréal !) est bien parti pour devenir un grand groupe… Plusieurs splits en prévision (dont un avec Athletic Automaton qui devrait sortir ces prochains jours), une signature sur Skingraft, une tournée européenne de presque sept semaines… Et puis si vous jetez un œil sur des vidéos live, vous comprendrez ce que c’est qu’une chanteuse charismatique… Une chanteuse charismatique et déjantée au point d’intimider tous ceux qu’elle approche… Bon, et le batteur n’est pas en reste non plus… Slip kangourou blanc pour fracassage de fûts… Ce sont les rares choses dont on ne se rend pas compte sur cd… Pour le reste, The Lovers LP a de quoi nous tenir en haleine… Deux guitares dans la plus pure tradition no wave / noise (excellent open tunings dissonants), pas de basse (du coup les guitares sont bien tranchantes et rien ne bouffe les dissonances), plans de batterie basiques pour une efficacité maximale. Bref, encore une fois, on est en pleine décadence post Arab on Radar (ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la version vinyle est sortie chez Skingraft), certes moins crade que celle de Made In Mexico. Après, ce qui est peut-être étrange, c’est la façon dont est mixée la voix : à la fois en retrait et sans une équalisation qui la rende plus distincte, et toujours fondue dans un peu de delay ou de reverb, je ne sais pas trop. Ca enlève beaucoup de l’agressivité de la voix… Ca la sépare du reste de la musique… mais en même temps ça crée quelque chose de plus insidieux… Qui fait basculer cette voix du côté du théâtre sonore ou de l’asile psychiatrique… Malgré (en apparence) un côté arty tendance, la musique d’Aids Wolf ne fait pas dans la demi-mesure et ne sent pas la compromission. Le plus drôle, c’est de voir que certains webzines mainstream et très fréquentés se sont donnés le mot pour casser Aids Wolf : outre le côté trop hype (c’est un comble venant de zines comme Pitchfork et Popmatters…), on reproche à Aids Wolf des structures paresseuses qui ne mènent nulle part, etc. En fait, c’est marrant parce qu’ils raisonnent en terme de chansons (donc ils attendent cet horrible couplet / refrain / pont qu’ils appellent « structure ») et jamais en terme d’album. Or si on considère The Lovers Ep de ce point de vue, il va bien quelque part (l’épico-psychédélique « Some sexual Drawning » a tout d’une conclusion logique… L’artwork est signé Seripop (c’est-à-dire Chloe et Yannick, chanteuse et batteur du groupe)… comme celui d’An Albatros. Vous aviez remarqué la parenté, non ? Un peu de people ? Ce disque a été co-enregistré par Arlen Thompson de Wolf Eyes. Et c’est un gars de Genghis Tron qui est derrière le label Love Pump United.