Sophie AGNEL / Michael ZERANG draw bridge (Relative Pitch records 2024)

On ne présente plus ces deux musiciens-là, l'un batteur (Chicago 1958) l'autre pianiste improvisatrice, tous deux aux qualificatifs un peu similaires, un brin extrémistes, un brin percussionnistes, un brin fanatiques d'expérimentation et aimant tout ce qui a trait aux crissements sévères, stridents, dissonants pour l'un et aux résonances grinçantes et rythmiques pour l'autre.
AGNEL est souvent debout, à triturer les cordes de son piano ouvert, les faire sonner et rendre une atmosphère mécanique rythmique et volcanique un rien branlante.
ZERANG et sa grosse barbe moustache aime être là où on ne l'attend pas, lui aussi, les crissements, ça le connait, rien qu'à écouter ce 'Assyrian Caesarean' d'il y a quelques années, tes dents se fendent et tu zozotes à coup sûr à chaque écoute. Il est même capable de passer un fil dans la fente de la fissure même si ça fait mal, du moment que ça sonne comme il l'entend.
Ce disque n'est vraiment pas évident mais il est attirant, ça crisse de partout, ça triture, ça grince, ça résonne, ça se calme avec 'vertical lift' où des notes de piano apparaissent tandis que les orages grinçants s'éloignent et 'draw bridge' se termine dans une impro piano batterie plus conventionnelle.
Un disque pas du tout évident et je dirais même : un disque à voir en concert.