LES GEORGES LENINGRAD sur les traces de Black Eskimo cd lp alien 8 recording 2004
Y a des semaines, on ferait mieux d’être nulle part que d’être ici. Y a des jours comme cela où tout part en couille, quoique tu fasses et quoique tu penses. J’ai des envies de partir dans le Grand Nord vivre avec les Eskimo. Cela tombe bien. Y a le dernier George Leningrad qui s’en vient en ville. Avec un nouveau disque. Voilà le genre de disque ou de groupes qui ne pourraient plus voir le jour en France, ni même sortir un disque. Et pourtant c’est pas les talents et les fous de première classe qui peuplent l’hexagone. Le seul hic c’est que toutes les écoles de school rock, comme tous les beaux arts, ou les universités, ne finissent que par former des individus formatés ou comme disait ce bon Bernie Bonvoisin : préfabriqués. Bon, je suis méchant. Je sais. Mais y a pire. Crime de lèse punk rock. L’article paru dans le MRR (tu parles d’une bible…aujourd’hui) sur les Georges Leningrad nous citait à nous pauvres imbéciles les Kleenex et the Slits comme influences majeures des Georges Leningrad. Y a donc pire que le formatage : la connerie communautaire. Une gonzesse au chant équivaut à un groupe de gonzesse. Hou Hou, les kleenex sont un excellent groupe punk de filles de Suisse dont le manager fut Etienne Daho –rumeur?- qui laissa quelques eps très énergiques (sur rough trade) mais y avait pas de synthé, ni la folie du GL. Alors les Slits avec leur reggae blanc ? allez je vous les enregistre, y compris les titres en concert sur into the futur. Bref, pourtant, les residents, suicide, les screamers, les ptose production, les xray pop, et autres trucs débiles premiers y trouveraient frère et sœur d’armes. Le plus fabuleux est la pré-écoute du morceau supadoopa qui me prit à gorge (léningrad) sacrément avec ce putain son de batterie qui frise le premier ep de ces illustres inconnus pour la plupart d’entre vous : Les Provisoires. Un son à la quiet room pour la batterie. Tu y crois ? moi j’en reviens pas. Tout simplement pas. Magnifique et sauvage. Primitif. Comme le grand nord. Bref, la situation de cet étalage de folie collective –non pas d’hystérie connective- est le théâtre Corona, magnifique endroit dans St Henri / Petite Bourgogne, quartier où les trous de culs pauvres et les trous de culs yuppis s’affrontent à coup de building, de condos et de revitalisation, de trafic, de vandalismes, etc. Lancement en grande pompe dans ce théâtre italien / victorien, pour le nouveau Georges Leningrad avec nouveaux costumes, nouveaux décors, nouvelle musique et nouveaux concepts. L’esprit du grand nord sur les traces de black eskimo. Nouveau décor plus dans le ton du Québec avec des Caribous, des Alfans des neiges, des arbres squelettes enneigés et des chauve-souris (?). Nos zorglus s’en viennent avec des slips de glace, des gants de phoques et des masques d’extra-skimos. Les titres sont inédits pour la plupart (sauf les mp3 de présentation et quelques morceaux du précédent album). Bon concert avec une sacrée baisse de régime en plein milieu (etme semble t ilun hommage à Coltrane ?). Mais, tout ne peut pas être parfait. L’album de 12 morceaux est aussi fort que le premier, aussi intéressant et aussi divers. À noter une reprise de Serge Gainsbourg, papi hype de l,underground nordus (si si si !) : comment te dire adieu ? noyée dans un minimalisme électro déglinguée expérimentale et bien divergente. Bon groupe, bon disque, concerts dérangeants, les Georges Leningrad en ont pris pour vingt ans d’avance. On en reparlera puisque le disque sort le 3 octobre et que les Georges Leningrad s’en vont visiter la perfide Albion, dernier royaume du rock ? http://www.alien8recordings.com