KOURGANE Bunkerbatoclub Amanita Records 2007

KOURGANE Bunkerbatoclub Amanita Records

Amanita Records n’est pas de ces labels qui déçoivent (Stephan Krieger est un peu le Steve Albini français… et si ce n’est pas lui, l’Albini français, alors qui ?)… Jamais le même genre de groupes, et souvent des groupes qu’on ne verrait pas vraiment ailleurs… Et ce n’est pas avec Kourgane que ça va commencer, d’autant que le groupe a déjà de la bouteille, n’est-ce pas. Remarque, ne serait-ce que pour la sérigraphie cuivrée du digipack, ce disque était déjà rédimé. Et puis la musique… Eh bien, oui, à la première écoute, je trouvais le groupe en deçà de ses prestations live… Parce qu’en concert, ce sont le chanteur et le batteur (hé ! Ca ne veut pas dire que les deux gratteux soient en reste !) qui m’avaient scotché. Une puissance vraiment contôlée… à côté de laquelle le disque m’a semblé, un instant donc, un peu mou, un peu pâle… Mais étrangement, passé la première écoute, il devenait un peu plus puissant, et finalement j’ai retrouvé le Kourgane live – et puis écoutons la musique un peu fort ! Les guitares et la batterie prennent toute leur mesure : une gratte barytone qui tient lieu de basse, et une gratte normale (manche de 26’’ ou 26’’5, je ne sais pas, je ne suis pas luthier), pour un son d’ensemble clair, très clair, claquant… aéré… bon… Et puis le chanteur maîtrise un peu plus qu’un brame, même si la virilité de son timbre de voix en fait un beau cerf… Et ce n’est pas à un vieux cerf qu’… Bref ! Pas de tricherie, il s’agit d’un vrai chanteur. Des textes post post surréalistes (peut-être même une génération de plus, je ne sais plus trop), poétiques, un peu grinçants. S’il s’agit en quelque sorte d’un album de math rock, ce n’est pas dans le mauvais sens : les riffs tournent, accrochent, hypnotisent. Qualité majeures de cet album : homogénéité dans la diversité. Pas de doublon, des bonnes compos qui ont toutes leur personnalité, leur truc. Ce Kourgane a quelque chose de Shellac, pas de doute. Quelque chose que Shellac a perdu presque à ses débuts, et sur fond d’Esperanto…