FLOODING silhouette machine (the ghost is clear records 2024)

Le dernier morceau 'gomez' de leur premier album (1) nous avait mis la puce à l'oreille : après un premier Cd très inspiré par nos chers DUSTER, FLOODING (Kansas City, Missouri) est sorti de ses gonds pour s'échapper par les souterrains inquiétants de la noise 90. Entre la brume froide de UNWOUND et la chaleur tempétueuse d'un OXBOW en passant par quelques influences blues australiennes, ces américains savent titiller nos vieilles oreilles de rockeurs qui n'ont jamais su dire 'je t'aime'. Oui, mais baby, j't'aimais quand même. 

La voix de Rose BROWN est d'une tessiture très attirante, capable de changer l'eau calme en tornade virulente, emportée par ce son  électrique au grain incroyablement dangereux. Il faut dire aussi que madame est guitariste et n'est pas du genre à se mettre des parfums musqués, c'est même plutôt l'inverse. Alchimiste hors pair, elle alterne douce mélodie slowcore et envolées post-hardcore, c'est est même confondant. Elle a en elle une sorte de profondeur abyssale capable autant de douceur que de féroces sorcelleries. Le disque d'une noirceur toute mélancolique a fait fit de ma masculinité exacerbée et FLOODING m'a tout simplement emporté dans des temps que je croyais à jamais révolus.