AKIMBO Steambolt vendredi 2 novembre 2007 le soapbox / Nancy
Nancy : toute une jeunesse de jeune intoxiqué à dreadlocks… enfin, deux ans, puis quelques retours intempestifs pour cause de concerts bien souvent organisés par la légendaire équipe de Lakprod. Malgré mon lourd passé dans cette ville, c’est mon premier concert au Soapbox… mais pas le moindre : Lakprod reprend du service, et les copains nancéens de Steambolt ouvrent pour les ricains d’Akimbo, ceux-là même qui avaient retourné le Batofar parisien lors de leur dernière tournée française. La salle est sympa, les gens aussi, le retard est habituel et les bières pas chères : ça change de Paris et ça permet de rester sur le rythme adopté lors du trajet en voiture… Les locaux de Steambolt investissent la « scène » tardivement donc, malgré les efforts conséquents déployés par l’orga pour les activer un peu. On s’en fout, il fait bon et la pression est fraiche, en plus ya plein de copains… on est bien donc… enfin sauf le groupe qui semble un peu tendu dans son ensemble, ce qui sera confirmé par leur chanteur avant de débuter leur set. Heureusement ça ne durera pas, et ce malgré le fait que ce soit seulement leur deuxième concert : le quatuor balance son stoner comme Tabatha Cash enlève son string, c’est direct et sans chichi. Aux premiers morceaux assez frontaux, dans une veine stoner-rock « classique », succède une reprise bienvenue de Kyuss (One Inch Man, miam !!!!), puis une salve de morceaux plus développés et moins évidents, dans une veine limite progressive qui pourrait rappeler Taint ou même Tool dans certains passages. Le set de Steambolt se conclut sur un morceau plus arraché, en forme de transition idéale pour introduire le groupe à suivre, « Seattle last hair band » comme ils se définissent eux-même, à savoir Akimbo, qui vient de sortir son 5ème album (et le deuxième pour Alternative Tentacles, le label de l’ex-DK Jello Biafra). La première partie s’étant montrée à la hauteur de nos espoirs, qu’en sera-t-il de la tête d’affiche ? On peut légitimement se poser la question tant «Navigating The Bronze », leur dernier disque, a été critiqué depuis sa sortie : c’est vrai que le power-trio officie dans une veine hardcore’n’roll plutôt chaotique initialement, mais de plus en plus inspirée 70’s. Si l’influence transparaissait auparavant, elle est aujourd’hui totalement assumée, probablement suite à l’intégration définitive du dernier guitariste qui ne jouait pas encore sur l’album précédent (excellent au demeurant). Qu’on apprécie ce côté « revival » ou pas, les doutes seront vite dissipés : Akimbo reste un groupe qui tue sur scène, c’est un fait incontestable. Les riffs de guitare tour-à-tour noisy ou plus typés 70’s fuzzent dans tous les sens, le batteur s’agite sur son instrument titanesque (Seigneur, avez-vous vu la taille de… ses fûts ???) et balance sans répit un groove à la fois lourd et véloce sans pour autant négliger un jeu de scène des plus impressionnant, et le troisième larron bétonne les espaces libres de ses lignes de basse tout en s’égosillant à se faire péter les veines du c(o)u(l). Akimbo ça joue pas de la musique, ça joue sa vie : les gars sont crevés, ça se voit, ce qui ne les empêche pas d’envoyer la sauce, visiblement ravis de l’accueil qui leur a été réservé. Le set est essentiellement constitué de morceaux du dernier opus qui passent définitivement mieux avec l’urgence rock’n’roll de la scène, mais Akimbo ne néglige pas ses « vieux » fans et pioche quelques titres dans ses autres albums : au moins deux morceaux sont tirés du disque précédent dont le terrible « Dangerousness » et le groupe finira d’achever son public par le démentiel « Circle Of Hair » suivi en rappel d’une reprise du « Breed » de Nirvana particulièrement bien sentie. Le concert s’achève et la soirée se prolongent dans la bonne humeur, tout cela valait définitivement le déplacement, c’est indéniable… vivement la prochaine. http://www.myspace.com/soapboxclub