Je vous dirais pas comment j-ai croisé un jour B. Cantat et ses noirs désirs à leurs débuts et à la fin exemplaire des exemples. C-était une nuit d-ennui à Andernos les Bains. Éh oui, ce village existe et à l-époque y avait le Neptune, une boite assez mal famée. Bref. Il faudrait évidemment parler de tout ce Bordeaux du début des 80, tout mythique et tout fou : de la Place de la Victoire, de la rue ste Catherine aux quais. D-une première scène rock, punk, underground de France.

J-ai jamais aimé Punk planet. Depuis les premiers numéros ramenés des states en 92, j-ai toujours trouvé la mise en page minable, les articles sans grande consistance et toujours en retard de dix ans, et les sujets toujours aussi post-modernes et pseudo-situ à fond. Bref, punk planet n-était vraiment pas de ma planète et je ne me suis jamais reconnu dans leur « punk ». Sûrement trop « petit bourgeois » et en arrière train de toute la vraie scène punk internationale. No rules!

Me revoilà parti à la Loudhouse, avec sous les bras un paquet d’exemplaires du fanzine Burn Out 9 réimprimé par mes soins à Montréal. Ce soir, la Loudhouse est pleine. Beaucoup de monde, les habitué(e)s des concerts vraiment punk de Montréal. Des distro partout. Et un public divers, jeunes et vieux, punk et hardcore, francos et anglos. Bonne ambiance. Comme d’habitude, le groupe que je voulais voir, Punch In The Face de Chicago, ne joue pas. Un poing cassé : normal avec un nom comme cela?Fourteen or Fight de Chicago est un groupe inquiètant.

Premier single d-une série de 9, la DIV/ORSE SERIES est censée lier les genres, de mélanger stars de la pop électronica et du rock expérimental. FOURTET a défrayé la chronique avec son premier album pause chez DOMINO il y a 4 ans, mélange d-électronica, de samples de rythmes free et d-une guitare sèche subtilement mélancolique, il revient ici avec un court morceau inédit dans son style caractéristique.

THE FAUX est bien de la vraie dance punk new wave. Synthé des familles, voix crooner stars du rock n roll en retrait, morceau tout dansant, clignant de l-oeil à DEVO ou aux RAH BRAS. Sorte de débile américains lorgnant vers la troupe GSL lorsqu-elle chante le synthé... pas trop ma tasse de thé... Et PLUNGE INTO DEATH habitué à la boite à rythme, à l-ambiance pop new wave des années 80 lorgnant aussi bien vers ASIAN DUB FOUNDATION que vers les BEATIE BOYS le tout mixé pop NEW ORDER avec des sons de boite à rythme très cheap. Pas très interessant malheureusement.

Pochette en sérigraphie : noire et verte. Le paysage urbain et industriel de Montréal, le long du St Laurent. Vue sur le vieux-port et la Cité. Le ep 4 titres est tout neuf : l’encre n’a eu le temps de sécher? Trois titres repris de la démo, (Fortress North America, Resign yourself et Numb Again) et un inédit Plastic Towers. Cela fait du bien de voir cela sur du vinyl, réenregistré en février 2004. Très bons titres, bien rodés, qui reflètent l’énergie de Ballast. Une bonne évolution car ce ep va permettre à Ballast de percer pas mal et de s’affirmer sur la scène hardcore nordus!

Dès la première écoute, ce disque tombait à point et a relancé mon dimanche morne et pluvieux. Suintante de sueur, mélancolique, écorchée et énergique, la musique de Lock And Key laisse une jolie empreinte dans mon cerveau embrumé…de lendemain de fête. Si les derniers efforts de Hot Water Music ne vous ont pas convaincus, essayez donc ces sept chansons de Lock And Key et vous tomberez peut être sur l’un des meilleurs représentants du moment en matière de punk rock mélodique, à caractère émotionnel.

Imaginez quelques instants la rencontre un peu ubuesque je vous l’accorde, de Pavement, Braid, Unwound et Juno…vous aurez une petite idée de la musique jouée par The Narrator. Si sur ces cinq titres d’indie rock, la personnalité du groupe n’est pas encore très affinée, il se dégage pourtant de ce EP une jolie fraîcheur qui vous envahie pour ne plus vous quitter. Les guitares sont franchement malicieuses. Un poil déglinguées à la Trumans Water, dissonantes et pop à la Sonic Youth, elles plantent des mélodies qui risquent de vous faire tourner la tête pour une bonne partie de la journée.

Après un premier maxi qui ne m’avait pas foudroyé sur place, j’ai réussi à voir une prestation scénique de Burn Hollywood Burn…dont on m’avait vanté les mérites sur les planches …qui m’a particulièrement déçu de par le côté « cliché » très prononcé du concert ! Ce nouveau EP se situe dans le prolongement direct de leur précédent effort…en carrément mieux. En gros Burn Hollywood joue un hardcore moderne toujours très « Catharsis » sur le fond, avec quelques breaks qui naviguent entre Swing Kids et Unbroken pour la forme! ? Le son est dense et le chant crié est bien dosé.

J’ai rarement lu une bio qui demande autant d’indulgence vis à vis d’un groupe proposant ses premiers pas discographiques ? ?…les démons « ultra émo » de Deep Elm seraient-ils revenus ? ? Les premières écoutes de ces six chansons le laisse supposer tant Burns Out Bright pompe sans vergogne ses aînés.