Ce groupe américain rassemble en fait 2 américains et 1 français. 2 guitaristes & une chanteuse... JOHN DIETRICH (DEERHOOF) et THOMAS BONVALET (L'OCELLE MARE / CHEVAL DE FRISE) se sont rencontrés à BORDEAUX en Novembre 2001 à l'issu d'un fameux concert à l'Athéné Libertaire lors d'une tournée européenne de GORGE TRIO. C'était la grande époque de CHEVAL DE FRISE dont JOHN DIETRICH était (est) un fervent supporter.

La salle de La Barakason est en travaux jusqu’en septembre 2007. Mais cela ne doit pas priver l’association de proposer des concerts hors de ses murs durant cette année de transition. La programmation se poursuit donc au gré des salles de la ville de Rezé ou de l’agglomération Nantaise. Ce soir c’est dans un café se trouvant à deux pas de la succursale Nantaise de STNT qu’est organisé le concert du trio en provenance de San Francisco, Experimental Dental School.

Vu en concert lors d-une première partie de HAPPY WIZZ au cirque électrique de RENNES en décembre dernier en compagnie de AUSTIN TOWNSEND accompagné par les 2 frangins argentins de RADIKAL SATAN, j-ai bien été prévenu par MOMO (l-accordéoniste) : « tou va vouar, cé oun mouzik heureuz ». Ah bon que je me suis dit, heureuse ! Bon alors oui, c-est heureux comme manière de faire, ces 3 jeunes new yorkais chapotent la chose d-une manière fraîche.

Auteur d’un premier Ep posant les bases d’un univers sonore naissant, Kimmo revient pour quatre nouvelles chansons qui ne font que renforcer les bonnes sensations de leurs premiers pas et plus encore. En effet le quatuor parisien s’impose ici avec une musique tendue, noisy et éthérée à la fois. A la croisée d’un Blonde Redhead gentiment énervé, d’un Fugazi contemplatif ou d’un Sugarcubes fasciné par June Of 44… Kimmo déjoue les pronostics les plus avisés pour créer une musique personnelle comprenant un feeling post rock popisant du plus bel effet.

Leur premier album m’avait fait le même coup. Un premier morceau des plus interessants et puis la tension qui tombe. Ces japonais à la voix féminine portée de manière punk se dissout dans un clône de DEERHOOF assez rapidement. Après leur premier disque chez TZADIK, mi figue mi raisin, ces LIMITED EXPRESS crachent dans toutes les soupes, aussi bien MELT BANANAesque que popies, gros rock voire BOREDOMesque ou SHONEN KNIFEsque.. hum.... -fesque-... Un rajout de sax ici, un coup de « Plancoet » là, une guitare tacheron ici, un sax beuglard là, c’est pas franchement fin, c’est du rock, point.

Virgil Poter a filmé 29 groupes et a pu diffuser ces séquences vidéos sur le cable à San Francisco. Il a conservé 7 groupes et plusieurs de ses montages. Disons le carrément, si le Dvd est distribué par Subterranean rec., c’est que l’analogie avec les Target Video est directe ! Point à la ligne. Les extraits de concert sont entrecoupés d’entrevues déconnectées et à la limite de la folie quotidienne. Extreme Elvis montre ses couilles dans les loges des Locust.

On m-a dit qu-on se lassait, on m-a dit qu-il n-y avait plus rien, que le rock était devenu morne, que c-était toujours pareil, bref, qu-il n-y avait plus rien à en tirer. Mon cul ! Lorsque j-ai recu ce disque en janvier dernier grâce à John DIETRICH, je suis tombé dedans la tête la première. Ces anciens COLOSSAMITE (il n-y a que NICK SAKES qui est absent...) sortent ici leur meilleur album haut la main. Fini la restriction double guitare - batterie. Chad Popple, le batteur, vit à HAMBOURG, seul, il a monté un groupe, encore tout seul.

Pas envi de faire la nécrologie des CHEVAL DE FRISE, fallait les voir quand ils étaient encore vivants. Depuis Août dernier, Vincent (batterie) a migré sur Evreux et est prof de biologie et Thomas continue ici ou là la musique, sur Bordeaux, on l’a récemment croisé avec AUSTIN TOWNSEND ou avec les RADIKAL SATAN… Mais ce sont des projets au coup par coup.

Alors qu’un deuxième album arrive déjà dans nos oreilles toutes « ébahies », retour sur le premier album de ce trio d’Oakland. Experimental Dental School joue une musique qui semble sortir tout droit d’un film de David Lynch. En effet le groupe partage avec le réalisateur américain ce goût du mélange des sens et des sons et tout cela avec brio. EDS est un groupe un peu en hors du temps, qui ne trouve sa place ni dans le passé, ni le présent, ni dans le futur. Et un peu ça à la fois ! ! ? ?