MONARCH Dead Men Tell No Tales 2xCD Crucial Blast 2007

Peu de groupes français auront réussi à s’imposer sur une scène internationale aussi vite que Monarch – et en faisant une telle unanimité. Et pas seulement au niveau d’une scène sludge / doom somme toute assez confidentielle (cet été, Monarch jouera en Angleterre en compagnie de Mogwai, Kid 606, Zeni Geva, Om, Wolf Eyes, etc. bref, c’est la classe !). Les labels semblent se les arracher (la liste est longue… on pourrait citer au hasard : Amanita Records, Thrones Records, Shifty Records, Rise Above (LE label doom avec Southern Lord), bientôt Youth Attack, ou dans le cas présent, Crucial Blast…). Pas la peine d’en rajouter, si ? Monarch reste fidèle à lui-même. Du coup, assez difficile d’en parler sans tomber dans les redondances… Qu’en dire ? Ben, Monarch, c’est ce qui se fait de plus lourd sur le marché – après Sunn. Monarch, c’est le groupe qui a donné un coup de vieux à 99% des groupes du même style. Monarch, c’est un son qu’on reconnaît, des riffs qu’on reconnaît, une image qu’on reconnaît. Monarch, c’est cette dualité esthétique (faussement) gentille / musique (vraiment) diabolique. Monarch, c’est le groupe auquel on donnerait le bon dieu sans confession, pour peu qu’on soit un curé de campagne démuni (d’oreilles ou de lecteur cd). Monarch, c’est un peu la pomme dans laquelle il ne faut pas croquer – les apparences sont trompeuses… mais non, on ne résiste pas. Monarch est unique, ça c’est sûr, et les effets secondaires qu’il induit aussi. Bon, et après, quoi de neuf sur ce double cd ? Pas grand chose, d’autant qu’il s’agit en grande partie de morceaux déjà sortis sur vinyl (déjà chroniqués ici, soit dit en passant, avec le même déficit critique de ma part – désolé). Les ingrédients sont toujours les mêmes : guitare et basse gravement grasses et grassement graves qui prennent à la gorge à chaque nouvelle attaque, et qui meurent – s’effondrent – en larsens, avant de se relever (car c’est un cycle infernal), ou d’être relevées par une batterie frappée dans les forges de l’enfer (j’aurais pu parler de la puissance basque ; ç’aurait été juste en terme de puissance – pas de folklore), passages drone ultra lents dont le grain insuffle seul le rythme au monstre, ou alors riffs hypnotiques doom ou stoner ralenti. Et toujours cette voix hurlée / saturée / possédée (ça c’est le principal… et je doute qu’on n’entende jamais le même résultat chez de velus et virils concurrents), quelques voix claires enfantines et fantomatiques… Le tout sans tricherie : ce qu’on entend sur enregistrement, c’est ce qu’on a entendu, qu’on entend ou qu’on entendra avec le Monarch en live – votre heure viendra. La musique de Monarch est sombre, très sombre, et même si elle l’est moins aujourd’hui qu’elle ne l’a été sur le tout premier double cd, je reste étonné qu’un public hype puisse y trouver son compte. Une fois encore, l’artwork n’est pas mal du tout, et ce coup-ci mis en valeur par une pochette cartonnée noire et une encre argentée. Monarch, ça latte. Ca latte lentement. Et on ne s’en lasse pas – moi au moins. Alors ma foi, longue vie au monarque ! http://www.crucialblast.net