SURFER ROSA Surfer Rosa Autoproduit 2010
Surfer Rosa, c’est Sébastien Duhamel, voix et guitare chez les excellents Osni, et son amie Eve Ruysschaert, et force est de reconnaître que le duo, dans un style différent bien qu’écorché, suscite un intérêt au moins égal à celui qu’engendrent les très noisy Drive With A Dead Girl. Dès Say yes, les riffs solides de Sébastien, inspiré guitare à la main, mais pas uniquement, nous mettent d’emblée sur la bonne voie, celle d’un rock bourru doté de voix associées produisant un effet de taille. L’entrée en matière est tonitruante et la paire se hisse, tout au long de ce premier jet brillant, à la hauteur des pointures du genre, tels Raveonettes ou Mary Chain, l’incoercible Killing the past (muni lui aussi de riffs imparables) enfonçant le clou avec brio. Trépidant, fait d’un rock acéré et sans concessions, adroitement et brièvement tempéré pour ensuite relancer la machine de plus belle, ce second essai place la barre très haut et on est alors en droit de s’attendre, au vu de la valeur du rendu, à un résultat époustouflant jusqu’à ses dernières notes, quand bien même il s’agit d’un tout premier album. Nos espoirs ne seront pas déçus, loin s’en faut, un Don’t bother de même teneur confirmant dans un premier temps la forte impression née du début d’album. Ceci avant que Lou, jolie ritournelle poppy-surf gentiment acidulée, porteuse de mélopées avenantes, ne calme le jeu avec une grande élégance, en accélérant sur sa fin, créant ainsi un joli contraste avec le tempo moins alerte qui précède. Le registre s’élargit donc, ce qui ne fait qu’ajouter à l’intérêt éprouvé, Like a lion, aux grattes surf jouissives s’acoquinant avec le chant d’Eve, se montrant lui aussi solide et infaillible, laissant ensuite le soin à la reprise du Dirt des Stooges, grinçante et insidieuse, d’y aller de son petit effet. On sent une certaine cohésion, une complicité bien assise chez le duo, ce qui lui permet d’oser et de réussir, comme sur Dirty feelings, pavé rock’n’roll fonceur, incendié par les guitares incisives de Sébastien, puis un Surfer cat saccadé, aux élans surf géniaux, qui en plus de sa qualité, permet de se rendre compte de l’ingéniosité de Surfer Rosa dans un registre loin d’être figé. Et comme si cela ne suffisait pas, No colors exhale ce rock sulfureux, plein d’allant, pour lequel on chérit la paire en présence. C’est ensuite Living proof, délicat après une amorce plus colérique, puis revenant ensuite à ces ouvertures mordantes, qui s’invite à la liste des réussites, nombreuses, décelables sur l’opus. Puis Fais-moi rêver, au chant en Français à la fois charmeur et encanaillé, met fin, avec son refrain mémorable et son côté 60’s attrayant, à un premier jet concluant, bourré de titres de haute volée, de la part des Surfer Rosa. http://www.myspace.com/surfer.rosamusic