SONGS: OHIA Magnolia Electric Co. Cd Secretly Canadian Records 2003

SONGS: OHIA Magnolia Electric Co.

Songs Ohia « Magnolia Electric Co », continuité folk du collectif américain Songs Ohia viennent juste de sortir leur 7ème album (Secretly Canadian/ Chronowax) qui ne pourra pas laisser indifférent les fans de Will Oldham et de Neil Young. Enregistré par Steve Albini à Electrical Audio et dirigé par Jason Molina, chanteur guitariste et tête pensante du groupe, ce nouvel album est bien plus abouti que les 6 précédents. « Bien que nous ayons déjà travaillé avec Steve Albini sur de nombreux enregistrements – dont certains ne sont jamais sortis sur disque -, sa méthode de travail nous a cette fois ci permis de passer plus de temps sur les arrangements. Nous avons enregistré et mixé en 3 jours, et j’ai écris les morceaux en 2 mois ». Mais il faut croire que cette urgence a été bénéfique, puisque « Magnolia Electric Co » est sûrement leur album le plus riche et le plus cohérent. C’est le genre de disque que vous écoutez et réécoutez pour savourer chaque accord et le timbre d’une voix qui ne sera jamais la votre. Le secret du Sieur Molina pour écrire des titres aussi poignants ? « Je joue d’abord les morceaux dans ma cuisine devant mon chat : s’il quitte la pièce, alors les morceaux ne sont pas bons, et je ne les joue plus ». C’est derrière ce ton ironique que se cache un leader qui tient bien les rennes d’un groupe monté depuis qu’il a quitté le collège et rejoint la ville de Chicago au début des années 90’s comme une partie de la scène post rock actuelle de Chicago. « La scène de Chicago n’a jamais existé comme elle a existé pour le jazz dans les années 50’s. Elle reste une pure invention des journalistes d’autant plus que la plupart des gens qui la constitue, se déteste. A Chicago, même si certaines collaborations peuvent avoir lieu, chacun joue dans son coin. Pour ma part, je n’ai jamais joué avec quelqu’un pour avoir simplement son nom sur mon disque. Honnêtement, je n’ai jamais pensé que je pouvais devenir populaire avec Songs Ohia. En tout cas, ce n’est pas dans cette optique je travaille ». Songs Ohia avait pourtant prévenu ! Déjà dans leur album « Lioness », les premiers morceaux laissaient deviner que Songs Ohia allaient devenir un groupe majeur dans la scène folk américaine au même titre que Palace Brothers et nos français d’Herman Düne. « Nous connaissons aussi le groupe français Berg Sans Nipple. Shane, le batteur, était présent sur notre album Ghost Tropic » me confie Jason en posant sa dernière corde sur son manche. D’ailleurs, le concert commence bientôt, ça tombe bien, on a bien envie de voir ce que ça donne. La salle de St Ouen (Mains d’Oeuvre) est comble pour cette première date du groupe sur Paris. Mais dès les premiers accords, on comprendra rapidement que Jason Molina n’arrivera pas à recréer sur scène ce qu’il a fait sur disque. L’absence de clavier se fait lourdement sentir : il est remplacé par un guitariste, apparemment soliste…et encore je reste poli. Le public n’est pas convaincu, le groupe aussi d’ailleurs. Comme quoi, il ne suffit pas d’être armé pour vaincre. Je préfère rester sur l’album, certainement l’un des plus réussis pour moi depuis « Viva last Blues » du grand maître Oldham. On attend biensûr Songs Ohia au tournant sur leur nouveau projet prévu pour début 2004 : « Nous sortirons bientôt un nouvel album sur lequel nous alternerons des duos avec des chanteuses que nous apprécions, et des nouveaux morceaux guitare voix plus minimalistes». http://www.songsohia.com http://www.secretlycanadian.com