SILENTIST House on the hill EP Celestial Gang rec. 2007
Une pochette réussie, évidemment, ça met en confiance, en appétit… Cas de ce « House on The Hill » : digisleeve aux motifs abstraits – jeu de coulées de peinture sur du verre –, variations de brun sur carton mat, typographie sobre… D’emblée, tout donne l’impression d’un groupe qui sait où il va… Et cette impression est confirmée dès le premier morceau: Silentist connait les chemins vers des terres ni très fréquentées, ni très catholique – et moi, j’ai compris que je réécouterais ce disque. Oui, un premier morceau lourd, oppressant, captivant comme du Swans, un premier morceau sur lequel le groupe se retient pour mieux éclater juste après. Et on a alors affaire, presque d-un bout à l’autre de ce House on the hill, à une sorte de grind jazzy super riche, d-une violence extrême mais tout en nuances... Un disque pour lequel chaque écoute ne peut en précéder que mille autres… Un disque dont on n-a pas seulement envie de cerner la technique et les mélodies (si tant est qu’il y en ait – l-ensemble privilégie plutôt le dissonant), mais dont on a aussi envie de sonder la démence abyssale… Tous les styles empruntés ont macéré jusqu-à la décomposition dans ce marécage sans fond, dé-composition qui tient pourtant grâce à la batterie, à la voix (d-aliéné, je l-ai dit?), et au piano. Un piano qui justement rebute et agace aux premières écoutes, mais qui s-impose et impose lui aussi cette atmosphère unique, lancinante, rituelle, urbaine; un piano (acoustique, pas un synthé...) qui contribue largement à faire de cet EP un Ovni. La production? Parfaite, travaillée, mais très naturelle, très live – acoustique tout simplement -, évite à ce groupe une trop forte parenté grind, ou pire, metal, lui évite là encore d-être banal, et apporte beaucoup à l-ambiance… Unique, anachronique, Silentist abrite ses fous à tous les étages. Alors de qui le rapprocher? Un peu de Burmese pour l’intensité et la « dirt touch », un peu de Flying Luttenbachers (sans l-aspect démonstratif) pour l’audace et les blast beats, pas mal d-Abruptum pour le côté baroque. Et tout ça baigne dans une sauce aux forts relents post punk début 80 (la façon dont sonne la voix, très live, accentue cet effet)… Un peu comme si Steve Albini avait participé à un groupe de grind aux influences autant jazzy que black metal... Faut-il le préciser, ces compos sont super bien ficelées… Alors par pitié, si vous tombez par hasard sur cette chronique, ne vous arrêtez pas là ! Trouvez et écoutez ce « House on the Hill EP » !!! http://www.celestialgang.com