LOS PLANETOS DEL AGUA Too many Bricks and not enough sea cd Antenna Records 2001
Comment le dire plus simplement? Los Planetos del Agua jouent du post rock. Un peu à la Mogwai. Avec ce son de guitare électrique clair, chaud, brillant – caractéristique – ; une batterie douce, parfois jazzy ; une voix douce elle aussi, timide. Mais Los Planetos del Agua ont aussi ce je-ne-sais-quoi qui fait toute la différence. Un je-ne-sais-quoi peut-être baroque, ces arrangements tout de cuivre vêtus (et qui rappellent inévitablement les Telescopes) ? Ou peut-être cette touche psychédélique qui tient à quelques effets tournants (mais qui ne prennent jamais la tête) ? Et évidemment quelques réminiscences pop et indie – Los Planetos (pour les intimes et les paresseux) sont anglais, n’est-ce pas… Los Planetos Del Agua jouent donc bien plus que du post rock – et c’est sans doute pour ça que feu John Peel les avait remarqués. Les ingrédients évoqués plus haut sont un bon indice quant à l’atmosphère du disque : gentiment mélancolique… vous voyez le tableau… on se prélasse… le temps passe… il fait beau… les cuivres brillent sous le soleil… les grillons ne sont pas loin, mais ils se taisent… Je suis pourtant arraché à mon agréable torpeur (oui, je devais même divaguer un peu) par le cinquième morceau. Bonne surprise ! De ces bonnes surprises qui font la différence entre une compilation et un Album, de ces surprises qui scénarisent un album, si vous préférez. Et alors qu’on pense avoir cerné le style du groupe, un riff de guitare péchu (par rapport au reste, OK ?), enrobé d’un joli fuzz, surgit d’on ne sait où, un peu comme une Cendrillon de midi. Et l’album revient ensuite à sa douceur habituelle, et y demeure jusqu’à la fin. Alors on repart dans ses rêveries, suivant quelques jolies envolées (Mercury 13). Un album très poétique… A l’image de son titre et de sa pochette. Qu’on oublie de regarder tant il est agréable d’écouter ce disque les yeux fermés. http://www.antennarecords.com