BORIS Boris at least – Feedbacker Conspiracy recordings 2005
Si j’avais chroniqué Feedbacker après la première écoute… et même après la quatrième… j’aurais insisté sur ma déception… après un album comme Akuma no Uta, aurais-je écris, Boris se livre à une réelle contre-performance… Boris nous livre là un album en demi-teintes, sans hit. Parce qu’Akuma no Uta était un album de hits. Et j’aurais fait une belle connerie. Car dès la cinquième écoute aurait point un repentir ; il aurait été trop tard pour le mea culpa. A la sixième écoute, je savais que j’écouterais encore souvent Feedbacker. Un album finalement très maîtrisé, superbe… L’ouverture de l’album est plus ou moins sunnoesque… Sunnoesque de loin… Des accords de guitare saturée qui tournent au feed-back…. Mais dès qu’arrive la batterie, ça s’allège, sans accélérer pourtant le moins du monde. L’ambiance est alors très proche du dernier Earth, mais en plus réussi (en plus fin)… Et petit à petit, on arrive à un stoner à forts relents seventies (on dirait même du Led Zep !), mais assez clean. C’est d’ailleurs à ce niveau que je bloquais lors de mes premières écoutes… trop clean… et puis j’étais déçu que ce plan ne dure pas plus, n’aille pas plus loin, ne se motorheadise pas… C’était en fait là que je ne comprenais plus Feedbacker… l’épisode suivant : un long jeu de feed-back. Avant que ne se conclue l’album – batterie assez lourde, guitares crunch assez légères. Feedbacker est un album progressif. Oh, pas un album de prog’ (même à la sauce seventies), mais un album très construit, tellement construit qu’on a l’impression que ce n’est qu’un très long morceau. Un morceau qui prend le temps de s’installer, qui prend le temps de se métamorphoser, de grossir – jusqu’à exploser. Et qui me fait penser à un fleuve tout en méandres. Un fleuve parcourant de longues étendues désertes, lourdement ensoleillées… http://www.conspiracyrecords.com