POWERDOVE machination (LP Murailles Music 2021)

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Du trio initial avec John Dietrich ( Colossamite /  Gorge Trio / Deerhoof...), Annie Lewandowski (The Curtains) et notre talentueux Thomas Bonvalet (CHEVAL DE FRISE / L'OCELLE MARE / RADIKAL SATAN...), POWERDOVE est devenu duo pour ce cinquième album. Courant 2019, Annie Lewandowski s'est exilée dix semaines en mer Égée.  Sur les traces des voyages d'Ulysse ou en quête de sens, l'histoire ne le dit pas mais l'air du large et l'aventure remplissent le corps d'émotions et donnent souvent cette impression d'être sur les traces de quelqu'un d'autre. On y trouve l'inspiration. J'entends souvent la mélancolie de Nico dans la voix diaphane de Annie Lewandowski, même si rien n'est évidemment comparable niveau timbre. Le synthé qu'elle utilise comme un harmonium électronique a quelque chose de captivant et laisse la part belle aux arrangements particuliers de Thomas Bonvalet :  Des claquements de main, un métronome mécanique qui tique et qui provoque le rythme, la guitare sèche, fine et onirique, POWERDOVE plonge en eau claire, d'un bleu cyan limpide parmi les poissons colorés ou les baleines à bosses, sur les traces de Hermann Melville car oui, Anne est dingue des baleines à bosse (lire l'iterview ci dessous*). Parmi les algues sinueuses et longilignes, au détour d'un massif végétal, on y trouve des pépites, "machination", "frost broken willow", "public oblivion"  mélodiques et sensibles. L'album est paisible, on visite en apnée, les silences y sont légions, mais des grincements et de puissants souffles caractéristiques du guitariste de Cheval De Frise peuvent apparaître et te faire ressentir l'air du (bon vieux) grand large ('red stain'). Le duo réussi à créer une subtile pop mélancolique décalée, matinale, ensoleillée et extrêmement dégingandée. On a peut-être perdu en rock en comparaison aux précédents disques mais on a gagné un POWERDOVE tout en atmosphère et en poésie.