GERONIMO S/t 31G 2007

GERONIMO S/t

Three one G a longtemps fait partie de mes labels de prédilection… Evidemment que Justin Pearson (The Locust, Holy Molar, Some Girls, etc.) joue déjà dans la moitié des groupes de son propre label n’y est pas étranger… D’ailleurs Geronimo n’échappe pas tout à fait à la règle, à ce principe de grande famille… Car si Pearson n’est pas membre du groupe, il y a quand même un ex-Some Girls dans le tas. Mais dans le fond, est-ce très important ? Allez, j’avoue, c’était juste histoire de faire une intro (pourquoi je n’ai plutôt attaqué en disant qu’il y avait du personnel de Bastard Noise / Man is the Bastard ? Va savoir… C’aurait été un poil moins tendance peut-être… ou j’aurais grillé d’emblée mes cartouches…), parce qu’après les choses pourraient être dites en trois fois rien. Du style Geronimo, c’est la lourdeur répétitive et les basses immenses de Scorn, mais à une sauce grassement noise – dans tous les sens du terme -, voire un peu rock. Ou l’inverse : un rock minimaliste et gras qui descend chez Scorn pour ses infra basses, grimpe chez Man is the bastard pour l’amour de la basse saturée grasse et chez le Bastard Noise récent pour la richesse des harmoniques arrachées et les expérimentations. Mais si réminiscence de Man is the Bastard il y a, c’est dans une version vraiment clinique (clinique, hein, mais pas aseptisé), et où chaque note de basse / batterie est mariée à un silence dans lequel elle résonne encore plus pesamment. Cet accouplement de la basse et de la batterie ne semble viser qu’à enfanter des structures répétitives, industrielles, hypnotiques, à en faire mal à la tête… Ne reste à la voix qu’à se poser – sur la table de dissection, à s’écorcher donc, histoire de ne pas faire mauvaise figure à côté des nappes de sons distordus… Et pas trop souvent, histoire de ne pas non plus altérer la sensation de silence qui se dégage paradoxalement de ce monstre… Dans le fond, le genre de Geronimo est confus… Variation presque rock, presque hardcore, presque noise, presque indus, parfois ambient, assurément expérimentale, de Bastard Noise, son identité est pourtant tout sauf confuse... Et parce que les morceaux rythmiques ont l’efficacité du maillet sur l’enclume et l’élan d’une locomotive à vapeur, c’est la logique même que les deux plages ambiantes ne laissent que bien peu de traces … Et n’aient pas grand-chose à apporter à l’ambiance générale d’une musique qui pourraient tout aussi bien avoir pour ancêtres This Heat, Les Swans ou même le Burmese de « Men ». http://www.threeoneg.com