Eliane RADIGUE dedalus / akama (Montagne Noire 2023)

Le label "Montagne Noire" est la partie émergée du GMEA* d'Albi, ville tout proche de Toulouse. Cette salle, bien connue par tous les aventuriers de l'arche musicale perdue, héberge, produit et diffuse de nombreux projets à la teneur particulièrement expérimentale. Les appels à projets y sont très intéressants et s'il faut identifier quelques perles sur le label, on notera les disques de Jean-Luc GUIONNET & Claire Bergerault (MUNE), de Sébastien ROUX ou de Mathieu WERCHOWSKI (cf dans ces pages). Dernier disque en date, un disque dédié à l'œuvre de Eliane RADIGUE. Sur le bandcamp du label, on nous explique bien qu'on distingue les œuvres électroniques de Elian RADIGUE composées jusqu’au début des années 2000, et celles écrites pour instruments acoustiques à partir de 2002. C'est à cette date qu'elle entame une série de compositions, "les Occam", dans lesquelles, selon ses propres mots, elle "réalise pleinement ce qu’elle avait toujours cherché à accomplir dans ses œuvres électroniques". Nous voici renseignés. Deux pièces sont ici enregistrées : "dédalus" (extrait de  Occam - Hepta I (2018) ) écrit pour un ensemble instrumental et enregistrée à la philharmonie de Paris et la deuxième, "Ryoko Akama" (extraits de Occam XX (2014)  enregistrée au Dai Hall, Huddersfield (UK) l ) pour synthétiseur analogique. Pas de lien d'enregistrement avec le GMEA alors ? Bah je n'ai pas compris lequel. Peu importe, la profondeur de ces drones m'a embarqué loin. J'aurais aimé assister à cet enregistrement à Paris, complètement parti dans les cordes, exercice de style bien en forme exécuté par 7 musiciens (dont trompette, sax, alto, violon, guitare et le violoncelle de Thierry Madiot...) dans une tension vive et un drone puissant et profond. Un voyage abscons et mystérieux tout aussi bien rendu sur 'Ryoko Akama' par l'utilisation de ce générateur de sinus qui peut être considéré hyper radical par les néophytes. Les ondes entre en résonance, qu'elles soient acoustiques ou électroniques, le phénomène physique est le même. Tu aimes ou pas mais la radicalité est là et bien là... et qu'elle soit acoustique ou électrique de toute facon, les formes d'ondes mènent toutes au même résultat sur ce disque : les deux pièces sont à écouter au plus vite.