MONOZID Say hello to artificial grey Majorlabel / SM Music 2009

MONOZID Say hello to artificial grey

Originaire de Leipzig Allemagne, Monozid pratique un rock vivace, teinté de post-punk et de cold-wave, légèrement expérimental, à la croisée de styles divers et variés. Ainsi, on débute ici par le cold-rock attrayant de « Let’s make hands and wonder », obscur et doté de guitares aussi fines que tranchantes, pou enchaîner sur le chant en allemand, alerte, d’un « Soundtrack zur frisur » mélancolique et adroitement tempéré, doté d’une pointe noise/noisy enthousiasmante, pour sur le troisième titre, « Stanislawa popielska », profiter d’un climat post bien assis entre tourmente et sérénité trompeuse. Puis c’est un morceau rapide, direct et efficace, qui vient s’ajouter à la liste des réussites qu’inclut cet excellent album, sous la forme de ce « Property and satisfaction » qui caractérise et synthétise parfaitement bien le style de Monozid ; mélodique mais troublé, sombre et souvent rythmé, et à l’arrivée, en tous les cas, diablement attrayant. « Alles muss fallen » produit d’ailleurs un peu la même impression que ce titre dans un registre moins enlevé, tandis que « Supergrau » fait dans le plus massif sans toutefois se départir de la finesse qui constitue l’un des attraits du groupe. Sur ce morceau au format plus étendu, on trouve une fois encore un parfait mélange entre cold-wave, shoegaze, noise et expérimentation bien dosée. Il en sera d’ailleurs de même sur les douze chansons de « Say hello to artificial grey » et chaque titre envoûte irrémédiablement, comme « The shape of us to come » et son ambiance à la Mogwai. Une atmosphère saisissante rend cette formation, et cet opus, fortement attachants, et on avoue un intérêt tout particulier pour les petits hymnes cold aux guitares simultanément délicates et percutantes (« Waiting for the circus »), ou les titres plus distordus, plus biscornus dans leur structure, à l’image de « Noises in the neighbourhood ». Même le chant en allemand passe remarquablement (« Zum beispiel gestern » et « Du bist mein mann, Sabrina », superbes tentatives dans la veine Monozid). Et comme les Germaniques finissent sur une note tout aussi accrocheuse, sur un « XY » saccadé et incoercible, à mi-chemin de the Ex et Fugazi, on obtient au final un album brillant, singulier, presque novateur et jamais « recycleur », Monozid parvenant là à créer un style qu’on pourrait reconnaître comme étant le sien, ou tout au moins comme éloigné des schémas traditionnels. Excellent disque donc, à découvrir ans tarder, et jolie « révélation » (deux maxis cd ont précédé de premier long-jet) que ce quatuor allemand dont on entendra à coup sur (re)parler en des termes élogieux. http://www.myspace.com/monozid