LES GEORGES LENINGRAD Deux hot dogs moutarde chou Une gracieuseté des records coco-cognac / Chronowax 2002
Ben voilà, comme quoi il faut toujours aller voir, écouter et élargir ses horizons par soi-même sans tenir compte des rumeurs et des articles de quelques journalistes. J-avais beaucoup de barrières à franchir avant d-aller voir Les Georges Leningrad. Tout d-abord, le spectacle du show avec danseuses, masques, costumes, Déjà rien que cela : hélas on ne refait pas du Voluptuous Horror sans Karen Black, et là dessus ces derniers ont été pas mal loin. Alors déjà rien que la présentation de ce cirque ambulant, oubliez moi. D-ailleurs, cela m-a gaché leur concert dans le El Salon. Dommage, cela sera pour une autre fois. Bref, on va pas tergiverser dans le vide. Du côté vinyl (le mien est rouge et paraît-il collector pochette et couverture rouges; y a une version cd), cet album de 11 titres est tout simplement génial, bizarre, grotesque et assez barjot. D-abord le côté visuel lorgne du côté des comics, presque de l-univers graphique et mentale de Julie Doucet, kitsch mal dessiné, crise de nerfs, situations à la con et lettres de travers. On n-est pas dans l-uniformité, le produit de marketing, houpla, surement pas, mais bien dans une grotesquerie tapageuse. Un sous-marin 10, 12 16 ou 20 pouces, moutarde, mayo ou ketchup avec des frites baignant dans l-huile depuis 10 jours. Un petit chien chaud avec une salade de chou autrement? Et pourquoi pas un pain de viande! Bref, une belle poutine musicale. Sans vague. Sans étiquette. Un plan cuisine junk food. Cheap à souhait pour une musique tordue et tordant à souhait. Influence : les croisements de quartier, où il y a rien, que des resto La Belle Province, le Roi de la Patate, des dolloramas, les friperies et autres pawnshops sans oublier les éternels dépanneurs et le taxi qui fonce sans rien voir. Rien que l-ennui de s-y retrouver et d-y vivre. Montréal? L-autre face. Surement. L-album est tout simplement bon, génial, original et sort des ornières : Montréal est une place pour les musiques expérimentales, le gros rock 60-s bien lourd et le hardcore d-beat, sans parler du jazz, de la salsa, de la gigue, et du country, etc. Montréal est ce que l-on en fait! Ici, une destruction sonore qui oscille dans le teenage jesus and the jerks, avec une voix criante, criarde et perdue à la Lydia Lunch, une vision technoïde du son que l-on martyrise à outrance (à la Residents, voir la reprise) et cet espèce de réadaptation électro de la fin des années 70. Vraiment un très grand album. Paris avait ses Bratislav Boys, Montréal a ses Georges Leningrad! Et bien en plus, Les Georges Leningrad vont partir en tournée en Europe et surtout en France pour tout le mois de mars et avril. Ils jouent même au printemps de Bourges. Dommage pour eux! C-est dire. Vous savez ce qui vous reste à faire? http://www.lesgeorgesleningrad.org http://www.blowthefuserecords.ca