GRIEF Alive Southern Lord 2006

GRIEF Alive

Grief est un groupe qui a eu une grande influence sur la scène sludge de ces dernières années tout en ayant souffert pendant longtemps d’un manque de reconnaissance de la part des critiques. Ce live, enregistré dans leur ville natale de Boston en 2005 et édité par Southern Lord, marque non seulement le retour du groupe, mais il témoigne surtout d’un changement de statut (comme le fit déjà « Turbulent Times »), d’un statut désormais culte ou peu s’en faut. A n’en pas douter, c’est par la scène que Grief s’est taillé sa réputation, qu’il a gagné ses lettres de noblesse. Un live de Grief est-il pour autant un achat bien utile ? Evidemment, on pourra y vérifier que le groupe est toujours à la hauteur de ce qu’il jouait sur album (la voix est parfaitement maîtrisée, on y retrouve ce grain assez particulier ; on reconnaîtra aussi facilement des pains qui étaient la marque de fabrique du batteur, mais qui n’ont pas une grande incidence sur la qualité de musique), qu’il n’a rien perdu de son talent. On pourra encore y vérifier que leur style est bien à la croisée d’un feeling punk / crust et de la lourdeur du doom – sludge ! Ce live s’ouvre sur un « One of those days » assez mid-tempo, assez proche d’Eyehategod. Les choses sérieuses ne commencent qu’avec le deuxième morceau, « Earthworm »… Là, on retrouve cette atmosphère lourde, pesante. Le tempo chute pour ne remonter qu’au septième et dernier morceau, « Angry man » (reprise de Saint-Vitus). Dans l’ensemble, le son est très bon, même en ne tenant pas compte qu’il s’agit d’un live. On a la preuve que Grief n’a jamais triché sur album. Tout juste manque-t-il un peu de ces basses qui sont si oppressantes sur album. La voix est aussi un poil moins sombre (on sent une certaine bonne humeur…). Ce que l’on peut considérer comme le vrai point noir de ce live, c’est qu’il ne dure qu’une quarantaine de minutes… Pourquoi ? Y avait-il plus de matériel au départ, et le reste serait-il passé à la poubelle (comme le laissent imaginer les coupures entre les morceaux) ? Heureusement, après, l’artwork, d’esprit assez punk, et le fait qu’il s’agisse d’une édition limitée à 2000 copies (j’ai le numéro 369, et vous ?) compensent ces défauts. http://www.southernlord.com