COBRA NOIR Barricades cd chainsaw safety records / yellow dog

COBRA NOIR Barricades

Le château. Le Village (the prisoner, une série qui me semble-t-il n’a jamais été diffusé ici ?). L’enferment. La camera silens. Ne pas descendre du bateau. S’enfoncer au plus loin dans les ténèbres humaines du Québec. La société si parfaite et si hautaine, imbue d’elle-même, de sa sur-puissance. Croisement entre les prédications maurassiennes de Lionel Groulx, de la « Révolution tranquille » et la lourde tradition du goupillon de L’Acte de Québec. Une société à reculons enfermée dans sa noirceur indécrottable, y compris par ses « intellectuels-fossoyeurs des (post)modernités ». Au pas ? Inhérent ? Profondément. Le mur de Berlin s’est écroulé en 1989. Cela faisait longtemps que les Européens de l’est et l’ouest n’y croyaient plus. Ici, c’est l’« illusion tranquille » ou la fin des années folles ? Le retour aux « réalités » les plus crues. La fin de la projection. Du film. Depuis la colonisation. Depuis ce croisement entre colonisation française d’Ancien Régime, (l’œuvre positive de la colonisation française…), la colonisation britannique, et ce court espace où une Église rétrograde et une élite de « robe » ont pu contrôler les corps, les esprits et tous les mouvements suspects de sa « société ».  Chasse gardée pour un huis clos si éternel et si pathétique. Objectif : défendre le « petit » Canadien français contre toutes les perversions et des excés de pensée. Hors de l’Église, point de Salut. Nulle part. D’un complexe d’infériorité, à une exaltation de la race canadienne française, point de rencontre des forces obscures de la pensée francophone, s’est développée une mentalité de supériorité admise et partagée par tous. Un grand secret bien gardé. Entre les désirables de naissance et tous les autres : les « indésirables » comme on dit ici en Belle Province. Un apartheid systématique est apparu, une comédie de l’enfermement, un étouffement de toute flamme humaine et de toute diversité, divergente et différente. Que reste-t-il ? Écouter les médias, les analystes, les « experts » nous dire ce que l’on veut vit tous les jours depuis plus d’une décennie ? Sans rien y changer ? Sans rien transformer, sans faire évoluer une seule mentalité, tricotée serrée comme une camisole de force peut l’être ? Abandonner la langue française qui porte une culture si anti-française? Sûrement. Ou monter des barricades. Tendre des pièges. Avancer masquer et reculer dans le plus profond des mondes souterrains. Reconstruire un discours « ésotérique » qui rassemblera les Illuminés, les exclus, ceux de la fibre du grand rien et qui vivent dans un autre Québec ouvert sur d’autres horizons tant le cauchemar identitaire est totalitaire ? Comme disait un homme de théâtre de Québec en juillet dernier : « que ce Québec là crève !». Le dernier Cobra Noir est la parfaite bande son (à compléter avec le dernier fulgurant The Discord of a forgotten sketch) de ce lent effrondrement lourd et poisseux. Le tout en langue anglaise car ici la langue françois n’a jamais eu d’esprit. http://www.cobranoir.org http://www.chainsawsafetyrecords.com