CLAIRE GOLDFARB Or propos - Ambivalence 11 Ambivalence 2007
Ambivalence ne serait pas à mon goût ce label au dessus de tous les autres, si je n-avais pas ce bonheur, rare, d’être surpris à chaque sortie. Cette fois, le maître des lieux, Seal Phüric, pense lui-même flirter avec les limites de ce qu’il imaginait publier, d’où ce titre. « Or propos », vraiment ? Hors normes, plus exactement. Le parcours de la violoncelliste Claire Goldfarb est en tout cas intimement lié au label, de la rencontre lors d’une représentation acousmatique du « Forsaken Odes Conglomerate » à la participation à la bande-son – coordonnée par l’ami Phürax et son compère Trionix - d’« Ergon », ce formidable court-métrage moult fois primé, notamment au festival « Premiers Plans » d’Angers. Tout ceci, ainsi que les étapes de maturation de ce premier album, est raconté de manière assez inhabituelle, et surtout touchante dans le livret dépliable joint à ce beau digipack (toujours archi-chiadé, l’artwork !) « Or propos », donc, déroute. Et me plait. 11 compositions pour violoncelle et voix, mis en son par les deux « ingénieux » du son susnommés, se font ici tour à tour griffus et caressants, majestueux puis intimes. Les impros du début, évoquées dans le livret, ne sont pas loin. La culture « électro-acoustique » a, elle, commencé d’être bien digérée. Le chant évoque – mais peut-être je manque des références plus appropriées – le mysticisme de Jarboe et la solennité de Lisa Gerrard. Parfois un peu envahissant, il joue le plus souvent de belles nuances. Et deux écoutes suffisent finalement pour que le charme opère Nul doute que Claire Goldfarb et « Or propos » ne remporteront pas tous les suffrages, surtout chez les electrokids qui avaient franchis la porte de l’ambivalente maison, attirés par les beats d’Ucture et Subskan. De mon côté, je ferai partie des défenseurs de cette œuvre à part certes, mais sacrément pertinente. http://www.ambivalence.be