Dixième et dernière cuvée pour les Emo Diaries, compil’ cd qui a permis au label Deep Elm de se faire connaître ainsi que les nombreux groupes qui ont participé au fil des années. Avant de repartir pour de nouvelles aventures avec une nouvelle série de compilations (this is indie rock…tout un programme !), le label propose douze découvertes ou presque.

En provenance d’Austin au Texas, Signal Lost joue un punk rock mi-tempo avec un chouette chant féminin. Si certaines mélodies ne sont jamais très loin des débuts de Sleater Kinney, l’énergie et les textes nous renvoient aux cultissimes Crass ou SpitBoy ! La voix assez mélodique, légèrement haut perchée pour le genre, déverse son trop plein d’émotions avec fougue et une putain de classe qui font chavirer plus d’une composition un chouia trop direct. Signal Lost pourrait se rapprocher des morceaux les plus « punk » de Life…But How To Live It ?

Les gars de Philadelphie nous reviennent par l’intermédiaire de ce second album éponyme. Ces ex-Turmoil ( ? ?) poursuivent dans la veine du précédent effort si ce n’est qu’ici les compositions sont inspirées, rien de bien bouleversant non plus mais…En ouverture, sur des riffs métalliques Lickgoldensky s’efforce de caler des plans noise légèrement psyché, dissonants, pour mieux embrayer aussi sec sur une mosh part clichée. Ce mélange d’hardcore new-school et de digressions noisy sont entrecoupées de petits interludes électro qui ne sont pas du meilleur effet.

Les elfes de la scène punk hardcore anglaise, rescapé des églises désaffectées, de l’anarchopunkisme à la crass et autres bullshit, survivants des abattoirs, réapparaissent de temps en temps pour un ep; ici 12 titres pour un total de 15 minutes. Je pensais qu’avec l’âge, les séjours en psychiatrie, la victoire sur le cancer, la mort de l’anarchopunk, les livres publiés, ces elfes allaient vraiment se calmer et proposer de la pop aérienne, hallucinante et artistique ou une nostalgie pour kids boutonneux. Un truc bon chic bon genre. À la mode, on enterre les avant gardes, etc… Bis répétitas.

Une heure de voyage introspectif, les américains poursuivent leurs route à l-aurée des bois, passant de clairières en clairières, de taluts en taluts, empruntant les chemins de traverses déjà élagués par les monstres adorés de NEUROSIS. L-ambiance est de plus en plus new wave, dans les sons de basse (ah la flanger), les ambiances, la facon d-amener la mélodie.

Un vrai disque d-automne avec les stars de la pop mélancolique. Aïe, faut avoir envie de chialer, faut avoir cette volonté de rentrer dans le trou. Violon qui traîne, la marche de Chopin couleur ocre. Du soft langoureux pour commencer, c-est du Tiersen pur jus, tout est dans la boucle, grain de violoncelle, une seul note déclinée sur diverses tailles de cordes. Vient la voix de la demoiselle, elle est belle, puis cet accordéon, parisien dans le cliché, puis ce piano, toujours dans le même accabit, c-est poinconné Tiersen.

Une partie de chant. Un duo bien tordu de chez l-anglais EMANEM, du free débile. Un chanteur, MORGAN GUBERMAN, tout en onomatopées et en cris ravageurs, accompagné par ce type au trombone, GAIL BRAND, fan du crachat et de la dissonance, caché derrière sa touffe de cheveux bien métalleuse. Ca sent d-ailleurs pas trop le schampoing par ici... C-est un concert, une performance et donc un disque à écouter avec tous les travers que ca comporte. Les longueurs, on les sent, les bons moment aussi, mais pas dans le même ordre que pendant le vrai live...

Après deux albums sur Deep Elm, Red Animal War rejoint la toute jeune écurie Ice Planet pour un troisième opus qui risque de ravir les amateurs de leurs précédents efforts. Le choix d’enregistrer avec J.Robbins est une judicieuse idée. En effet Red Animal War doit beaucoup au son de la scène post punk de Washington DC (Dischord, De Soto Records). Et tout particulièrement aux groupes de J.Robbins justement, Jawbox et Burning Airlines. La boucle est bouclée… ou presque ! ?