PHIL MINTON et ROGER TURNER ont passé un bon bout de temps ensemble ces 20 dernières années, pas mal de projets ou de concerts en commun, l-un à la voix, l-autre aux percussions. Souvent associé au In The Tradition Quartet avec Alan Silva, Johannes Bauer et Abdelhaï Bennani ou jouant ici ou là avec Lol Coxhill, Mike Cooper ou encore membre du collectif Konk Pack avec Thomas Lehn à l-électronique, ROGER TURNER s-est depuis longtemps fait remarquer derrière sa collection de percussions en tout genre; on l-a aussi déjà croisé dans le Phil Minton Quartet avec Veryan Weston et John Butcher...

J’étais passé à côté de leur split 7’’ avec Submerge, Karras (avec des membres d’Amanda Woodward, Season, Hippies of Today) nous revient par l’intermédiaire de ce split Lp, six titres qui cette fois me foudroie sur place. Allez savoir pourquoi ? Les gars de Caen joue un hardcore moderne rapide un poil crusty dans la veine de Tragedy ou From Ashes Rise, en plus mélodique. Karras sait se démarquer de ces influences à l’aide de quelques passages posés, le groupe place alors des riffs aérés et « émotionnels » ce qui plombent sévèrement le climat déjà très dépressif et enragé de la musique.

« C’est le nouvel album de Robert Smith ? » dixit un Curiste de passage (véridique !)…Non juste le premier long effort de Dead Letter Auction qui avait mis la puce à l’oreille dernièrement avec un précédent Ep très prometteur. Si la blague est facile concernant le mimétisme touchant entre la voix du guitariste chanteur de Dead Letter Auction et le leader de The Cure, il n’en reste pas moins que ce « cancer of time » est le pont idéal entre le rock new wave des anglais et le post hardcore de Fugazi, première époque.

Les guitares déboulonnent sévères dès les première mesures de « eyes bat lash » dans un registre métal hardcore chaos très affiné. Le reste est à l’avenant, chant hurlé, rythmique puissante et précise. « the coldest winter » premier album de Jude The Obscure risque de marquer l’esprit des fans des débuts de Cave In et de Converge (sans le côté noisy). Ce quintet en provenance de l’Ontario utilise la bonne vieille recette porté à son apogée par les Bostoniens à la fin des années 90, à savoir un savant mélange de riffs métal hardcore et de breaks « émo indie pop planant limite psyché ».

Depuis leurs débuts, la formation de Gainesville n’en finit pas de mettre tout le monde dans ça poche ou presque. Le punk rock « pseudo acoustique Clashien » d’Against Me ! a pris son envol ses dernières années grâce une écriture sans faille, des influences nettes mais domestiquées, un son reconnaissable et des textes qui collent parfaitement au style…Ce deuxième album très attendu perd un peu son côté punk rock typiquement anglais pour se replonger, en partie, dans la scène Nord américaine des années 80. Against Me !

Glauque, NEUROSIS aime s-ouvrir à d-autres univers, d-autres personnes, d-autres esprits tout aussi torturés que le sien. JARBOE est de ce type de personnage, dont l-âge, l-expérience musicale ou tout simplement l-expérience de vie convergent totalement vers le cadre musical de NEUROT. Les paroles d-abord, ridées par la vie, if god wants to take me, he will, t-as donc déjà tout compris, c-est pas franchement du plus joyeux... mais c-est sa vie...

Considérer la musique de ERIK FRIEDLANDER sans tenir compte du rapport à l-instrument serait un leurre. Ce violoncelliste est une des pointures qu-a dénichée JOHN ZORN depuis déjà longtemps : on l-a notamment entendu sur les disques de reprises des standarts de MASADA, partie cordes. Cet album est le résultat d-un concert solo enregistré du côté de BERLIN. Grattement, violonade, bong, bing, aussi physique qu-émotionel, aussi expérimental que pop. Oui, c-est de la musique improvisée, donc à prendre en ce sens, à savoir dans le rapport qu-entretien FRIEDLANDER avec son violoncelle.

Et oui, sont de retour pour faire du fric... Faut bien profiter de la vie tant qu-on peut... Une compilation donc, qui n-a de véritable but que d-ouvrir au plus grand nombre la sphère musicale d-un des premiers groupes référencés NOISE par la presse spécialisée (Parti de la presse et de l-argent...). Ca m-a fait un bien terrible de réentendre ces superbes morceaux, ces mélodies si exigentes (my right, commited, etc...).

Contrairement à ce qu’on pourrait (ou non) penser, la vague chaos hardcore US n’a pas dit son dernier mot. With all sincerity se pose ici comme l’un des dignes successeurs du meilleur « Converge like » du moment. With all sincerity partage avec les Bostoniens une certaine aisance pour mixer fureur métal ( plutôt Slayer que Métallica bien sûr…), énergie punk hardcore et sensiblerie émo (héhé ! !).

REIMS, ville pourrie, normal qu-il y ait tant de monde impliqué dans le hard core... Feu follet de l-EST, THE BETTER THOUGHTS TO COME jouit d-un talent à faire palir son âne. Carpe diem est écrit sur la tombe de ton âne, comme ils disent, paroles en Francais donc, amour baclé, conscience, masque larvaire, insomnie, que de titres à se facher avec son mulet.