Ce 7’’ de Black Eyes permet de découvrir la musique de ce combo multiforme ( ? !) de Washington DC. Le groupe brasse un grand nombre d’influences, ça peut aller de Birthday Party à Fugazi en passant par l’inévitable Gang of Four. Mais Black Eyes ne tombe pas dans le piège de la redite. Une basse prédominante crée la colonne vertébrale des deux morceaux présents sur ce disque (some boys et shut up, I never..). Batterie et percussions cisaillent l’air sur un rythme sec et légèrement grandiloquent. Le tout est renforcé par une réverb idéale pour le genre.

Fans du Shellac de la première heure réjouissez-vous ! En effet Chandler doit beaucoup au style très reconnaissable du trio de Chicago. Ces allemands ont le même sens du rythme concassé, cette même guitare abrasive et cette rythmique sèche à l’efficacité sans faille ou presque. Chandler rajoute une retenue qui crée une tension plus vicieuse que les ricains. Trois morceaux et en quelques secondes vous êtes transportés au beau milieu du « action park »…dans une saine euphorie.

Euh comment dire, cette musique est vraiment mortelle ! Fier d-un esprit rythmique hyper développé, d-un humour que n-aurait pas renié nos chers TRUMANS WATER, d-un groove blanc qu-on aurait pu faire pencher du côté du GANG OF FOUR, d-un esprit Noise tarabiscoté et d-une complexité dans la composition qu-auraient bien aimer inventer les RUINS, ces EX MODELS signent avec ce disque un pur chef d-oeuvre de l-esprit décadant de la NOISE dévergondée ! Et je ne rigole pas !

STERLING joue dans le monde avant gardiste des groupes de CHICAGO... C-est un trio issu du rock expérimental et instrumental qui trouve avec ce FILE-13 RECORDS un second label après la mort de SWEY sur lequel ils avaient sorti leur premier disque murderer il y a 2 ans ! FILE-13 RECORDS est aux mains de Justin de EPITONIC.COM et du groupe noisy ATOMBOMBPOCKETKNIFE (ABPK) ! STERLING joue une musique caniculaire, initiée au départ par les compositions de JIM DELFOSSE à la guitare et au piano !

Découvert l-année dernière dans une peel session sur Radio One dans l-émission de JOHN PEEL, NINA NASTASIA aime le folk mélodique orchestré ! Aux confluents des ambiances de SUSANNE VEGA et du savoir faire de KIM DEAL (BREEDERS / PIXIES) lorsqu-elle avait participé au projet THIS MORTAL COIL chez l-anglais 4AD, NINA NASTASIA aime les climats sombres où le violon et la guitare claire font bon ménage dans cet univers particulièrement empli de mélancolie !

Ce groupe Italien mise sur une énergie de tous les instants pour installer un climat énervé et rock and roll à souhait. The Death of Anna Karina a très bien retenu les leçons à l’écoute des disques de Swing Kids, Refused ou Jr Ewing. Les Italiens jouent sur la même alliance de riffs rageurs et d’éructations hardcore de grand cru ! The Death of Anna Karina ne se cache pas derrière une production musclée pour déployer une musique inspirée. Le groupe préfère enregistrer « live » et livrer leurs sentiments de la plus brute des façons. L’effet est saisissant !

Ce premier album de Brazen semble créer une scission entre ceux qui ne découvrent le groupe qu’aujourd’hui et ceux qui ont suivi les Suisses depuis leurs premiers efforts (passant d’un émo hardcore noisy à un post hardcore heavy tempétueux et habité !). Pourtant quelques indices suggéraient dernièrement l’évolution certaine du groupe dans un proche avenir (changements de personnels, déclarations dans les interviews…). Les influences de Brazen ont toujours été multiples et très diverses.

Il y a vraiment quelque chose d-attachant dans cette musique, dans ces ambiances mélancolico pop typiques de chez LOVITT... Sans doute ce piano mélodique combiné à cette guitare rock et surtout cette voix masculine réellement chantée qui provoquent ce climat bruineux bien particulier !

Ach du rock... avec toute la conscience de son histoire ! TURN PALE est américain et joue aussi bien sur les plates bandes des GANG OF FOUR que celles des MAKE UP, même si on les sent plus attiré par le maquillage des premiers que par le garage foufou des seconds ! Car, il y a quelque chose de mille fois entendu dans leur musique, un son de guitare et de basse qui tend vers (encore...) les mêmes démangeaisons que celles qui ont consacré il y a plus de 20 ans les superbes GANG OF FOUR (période entertainment...) !