Découvert par leur précédent 45t. (cf chronique dans ces pages...), NOXAGT s-inscrit dans le courant NOR WAVE du grand nord de l-Europe... Juste contraction de l-esprit NO WAVE du groupe et du nom de son pays d-origine, ce trio norvégien, basse, violon, batterie, s-inscrit dans la droite lignée des groupes issus de la clique des bargeots de chez LOAD records (Providence/USA) !

Au moment où la vague des groupes hardcore dans la veine de His Hero is Gone/ Tragedy et compagnie semble être à son « apogée » quantitative (je n-ai pas dit qualitative !), Zeroid remet les pendules à l’heure. Les allemands reprennent les principaux ingrédients de la musique des américano-canadiens mais ils y ajoutent leur sauce qui relève sacrément le plat ! En effet le son est énorme. Cette déflagration sonore envoie des boulets punk hardcore métal dans la face avec une facilité déconcertante. Machine du chaos, Zeroid n’oublie pas les riffs heavy accrocheurs et les mélodies efficaces.

Ces deux groupes allemands partagent plus qu’un disque. On retrouve dans leurs morceaux respectifs la même urgence, la même rage. Louis Cyphre joue un « screamo hardcore » de très haute tenue qui fait fortement penser à Orchid. La distorsion et les breaks sont pourtant bien plus lourds et massifs (métal ?) que les américains ! Du coup l’agressivité monte d’un cran sans perdre en énergie. La batterie aux embardées dignes de certains passages de Swing Kids claque à la face. Louise Cyphre semble ne pas tenir compte des rapprochements musicaux évidents et un peu trop faciles.

Serait ce un hommage aux pygmés BAKA ? En tout cas, il s-avère évident que ce duo là n-est pas né de la dernière pluie ! JL PRADES et FRANCK LAFAY s-avèrent très influencés par la boucle et les climats cauchemardesques des groupes initiés par les premières atmosphères de SONIC YOUTH (pour tout le côté réverb...). Une moiteur froide qui se mélange volupteusement à un côté rock bruitiste expérimental que n-aurait pas renié les BASTARD et toute la clique inhérente.

Projet très conceptuel pour le nouveau V/VM ! Habitués à tout ce qui touche au digital, habitués à l-humour et à la dérision (écouter help aphex twin, parodie délirante des tubes du bien nommé...), le bonhomme et sa troupe de folledingues s-aggrippent ici à un nouveau concept fort personnel ! La musique classique fait son apparition sur le label V/VM TEST RECORDS avec des remixes des quinze symphonies de Dimitri Shostakovich !

Déjà remarqués par leur précédent disque Heal All Monsters enregistré par Steve ALBINI, HONEY FOR PETZI réapparaissent avec ce nouvel album juste après leur tournée francaise en compagnie du nantais CHEVREUIL ! Pour ceux qui les ont vus en concert, il n-y a aucun doute quant à ces 8 nouveaux morceaux !

SETTLEFISH est italien et joue une pop très en vue sur le label émo rock américain DEEP ELM ! Savant mélange de rock pop à voix masculine élégante et charmeuse, le quatuor européen aime créer des ambiances alternant chaud et froid, envolées bruitistes et mélodies charmeuses... Emmené par la voix du canadien Jonathan CLANCY qui s-inscrit dans une droite lignée de celle des excellents mais défunts SPY VERSUS SPY, SETTLEFISH joue toujours la tradition de l-émo rock de DEEP ELM en se démarquant allègrement de sa grandiloquence caractéristique !

Et LOAD ressort la discographie totale du duo Noise No Wave déjantée américain ! Un album et un maxi sortis aussi bien chez TOYO RECORDS (LOZENGE, etc...) que chez LOAD (LIGHTNING BOLT...) et en même temps le tout dernier disque d-un des meilleurs duos cagoulés de la planète ! Une pochette représentant la pierre tombale du groupe où sont gravés -rest dear mother- pour le furieux PINK et -rest dear father- pour le gentil BROWN...

Il y a des énergies comme çà qu-on ne retrouve pas souvent ! Celles issues de profondeurs peu communes, des violences mises en exergue dans une bouffée de Speed où la tête ne peut plus controller quoi que ce soit ! Des jambes qui se débattent frénétiquement, des bras qui boxent un adversaire invisible, des yeux qui se désaxent pour ne plus regarder la réalité en face, voici succintement la description de l-univers torturé de NASUM ! Le trio suédois a un discours et une approche très punk dans l-esprit...

L’histoire semble se répéter sans cesse. Rien ne pourra asservir l’être humain. Seule sa propre folie risque de l’amener à l’autodestruction. Le désespoir le plus profond est toujours à l’ordre du jour. Et c’est dans ce puits sans fond que Cult of Luna plonge son inspiration. Depuis quelques temps déjà, les suédois épongent dans leur environnement, de quoi nourrir des morceaux au vague à l’âme très prononcé. Sous des airs de déjà entendu, Cult of Luna mène la barque beaucoup plus loin que ses prédécesseurs (Neurosis, Breach, Isis…).