Ca fait déjà quelques temps que cette compilation traîne là entre gloubi et boulga, écoutée et réécoutée, moi qui suit fan de tout ce qui touche à la pop matinée d-électronica menue menue ! Une confrontation entre deux labels francais, deux labels qui parait il se sont depuis englobés l-un l-autre, 2 mantes religieuses femelles, qui s-accouplent ainsi en manque de males...

BULB RECORDS qui fête ses dix ans, ca en vaut le coup de chapeau ! 28 titres en forme de bulbe qui t-explosent à la tête quand le printemps arrive ! Ca part dans tous les sens, 8 groupes mythiques du label donc pour tout ce qui touche à la no wave issue du punk rock ou de la noise ! COUCH, PREHENSILE MONKEYTAILED SKINK, CORNELIUS GOMEZ, MONARCHS, BULLET IN THE HEAD, SHRIEK, tous ceux là creusent de nouvelles crevasses dans la route du punk noise farfelu ! Tout dans l-énergie, tout dans les bras et hop, tout à fond les ballons ! Pas de fioritures par ici, même dix ans plus tard !

Songs Ohia « Magnolia Electric Co », continuité folk du collectif américain Songs Ohia viennent juste de sortir leur 7ème album (Secretly Canadian/ Chronowax) qui ne pourra pas laisser indifférent les fans de Will Oldham et de Neil Young. Enregistré par Steve Albini à Electrical Audio et dirigé par Jason Molina, chanteur guitariste et tête pensante du groupe, ce nouvel album est bien plus abouti que les 6 précédents.

Etonnant disque pour un album estampillé NEUROT RECORDINGS ! Certes, on savait les VON TILL (Steve et Kristin, patrons du label...) amoureux de la pop de caractère (écoutez les disques de STEVE VON TILL, le chanteur de NEUROSIS...), mais ce coup ci, c-est de la véritable pop à laquelle on a affaire ! Juste (sous) mixture de PJ HARVEY et de LOVELIFE, BEE AND FLOWER balance leur blues pop grasse à base de violon et de piano sans effusion de sang !

DEEP DARK UNITED est canadien et a sorti deux enregistrements depuis 2001 avec un tout nouveau maxi qui donne une toute nouvelle orientation à la musique du combo ! Seul dans son champ à cultiver sa musique, le premier disque du groupe d-Alex Lukashevsky est un retour à la pop lofi enregistrée en 4 pistes ! -Zettel- pleure de la guitare à 2 cordes, voix sussurée, guitare déglinguée, l-instrumentation désuette -comme à la maison- et tout le tralala...

Des ricains qui déboulent avec leur rock ensoleillé sur le superbe 54°40 or fight records, ya de quoi en déboulonner plus d-un ! Passant allègrement de l-émo rock énergique à ce côté dissonant facon POLVO dans cette facon d-entremêler les guitares (Lunar, worldwilde skin et pas mal d-autres...), il va sans dire que ces américains, formés voici plus de sept ans (oui quand même !), sont en bonne place pour devenir une des révélations de 2003 ni plus ni moins ! Ce Good morning, Mr Good est leur premier album en date après moult singles...

Estampillé NEW WAVE au premier coup d-oreille, EL GUAPO recele en son sein une multitude d-influences aussi variées que les BEACH BOYS (Space Tourist), KRAFTWERK ( fake french ) ou NEW ORDER pour cette boite à rythmes rudimentaire issue du fin fond des années 80... Ce deuxième album du trio américain suit bien le chemin rock déjà emprunté par super/system et séduit par son format pop : l-ambiance fraîche et un tantinet décalée dans le paysage de DISCHORD rappelle aussi bien VULGAR BOATMEN que tous ces groupes électro pop utilisant les vieilles sonorités du synthé cliché des 80-s !

Après un premier album sorti chez Pandémonium Records, les gars du Nord ont remis le couvert durant une longue période de composition qui voit son aboutissement dans ce second opus. La musique de Milgram se joue des références évidentes à la « scène noise » française des années 90. Pensez Bastard, Andy’s Car Crash, Anah et consœurs. Le quatuor (devenu trio dernièrement) maltraite des mélodies trop faciles. Il les transforme en attaques soniques abstraites et dissonantes. Elles ne perdent pas pour autant leur substance mélodique. Elles gagnent juste en étrangeté.

Pour Jr Ewing, c’est déjà le temps du renouvellement sonore qui doit permettre au groupe de survivre à la tentation de la redite. « ride paranoia » est cette épreuve du feu, ce passage. Les bases ont été posées, il y a des lustres maintenant. Référence « post-Refused », Jr Ewing turbine au « rocking noise core deluxe ». Alors pour relancer le moteur rien de tel qu’un vivifiant retour à la base ; « la mélodie qui tue sa race ». Jr Ewing s’enfile du coup le meilleur de ces derniers mois…. Hot Snakes semble être l’évidence. Tout le monde est d’accord ! Jr Ewing aussi !

Elevé au post hardcore US des années 90, Haymarket a voulu, coûte que coûte, faire comme ses maîtres à jouer que sont Fugazi, Shellac ou Sweep the Leg Johnny. Haymarket Riot nous arrive de Chicago mais ce n’est pas pour cette raison que leurs chansons retiennent l’attention. Bordée de toutes parts d’influences un peu encombrantes, la musique du quatuor a bien du mal à s’émanciper et à vivre par elle-même. Trop de références tuent les références. Et quand Haymarket Riot fait l’effort d’aller plus loin que certaines évidences maladroites, il gagne presque à chaque fois.