POINO moan loose (Horse Arm 2010)
J'ai passé une partie de ma première soirée au AINU FEST 2012 à discuter avec Gaverick des POINO (et Ex chanteur guitariste des GIDDY MOTORS). Il me disait qu'il avait récupéré tous les droits des GIDDY MOTORS... avec un certaine amertume... Qu'au final, il avait eu toujours du bol dans la musique, qu'il s'était toujours vu entouré des meilleurs musiciens qu'il connaissait, non seulement aujourd'hui avec ses POINO, mais aussi dans GIDDY MOTORS. Il m'a fait des éloges au sujet de Manu Ros (batterie dans GM), me disant qu'il était un de ces types qu'on ne rencontre qu'une fois, que ce sacré batteur, dorénavant parisien, aurait aujourd'hui totalement laché les baguettes. Histoires de vie. Gaverick, c'est un mec bien, très bonhomme, très humble, et même presque nounours sous sa chapka russe. Un type qui se sent totalement en admiration des mecs avec qui il joue. Il m'a raconté la chance qu'on avait en France d'être aussi ouvert, de voir tant de groupes différents, d'avoir un public si curieux, bref, il trouvait l'Angleterre pas très enthousiaste en comparison de ce côté ci de la Manche. C'est pas souvent qu'on entend çà ! L'effet AINU je suppose... Hormis le fait qu'il flippait par rapport à la date de Bordeaux le lendemain, tout semblait tenir debout même à cette heure tardive de la nuit. POINO, en ce vendredi soir du 21 Septembre 2012 avait débuté les hostilités (et le festival) de la plus belle des manières. Une sacré expérience d'équilibre d'une musique qui reste droite même quand ca savate dur dans les jambes... Cette basse est énorme, ces doigts filiformes qui sprintent sur le manche sont énormes, ca se cale direct avec la batterie, on sent plein de complicité chez eux, ca se décale, ca se recale, tout est composé, c'est propre et en même temps super énergique. Gaverick se sent limité techniquement, normal quand on voit la qualité de ces acolytes, mais je ne connais pas beaucoup de guitariste qui crie dans le micro de la guitare, la tête en l'air, la guitare posée sur sa bouche et les mains dans le dos... POINO a envoyé le boulet ce soir là, tout en prenant les contrepieds empruntés naguère par tous ces groupes de Skin Graft des années 90. Car çà oui, le Gaverick est amoureux du SkinGraft des débuts. De SHORTY et de tous ses dérivés dissonants pour simplifier... Mais pas que... Pour revenir au disque qui mérite le titre de cette chronique, les 10 titres officient dans le même contexte. Une sorte de SHORTY tendu du slip ("Previous He") où les effets dissonants répondent en choeur à des rythmiques folles sous couvert d'une basse époustouflante. Quelques éclaircies mélodiques tentent vainement d'entrouvrir cette couverture nuageuse dissonante mais les arpèges laissent vite place à une guitare décapante, une voix qui déraille et des rythmiques déglinguées... Même si ce disque a été enregistré le 31 Décembre 2010, nul doute à avoir concernant la qualité des POINO. Ceux qui n'étaient pas à l'anniversaire des 10 ans d'AINU ce soir là devraient se rattraper rapidement avec ce superbe disque limité à 500 exemplaires...