MOHO 20 Uñas Thrones records 2004
Pour qui n’est pas spécialiste, tous les groupes de sludge et de doom se ressemblent un peu… Euphémisme qui marche avec tous les styles (regardez du côté du grind « moderne », genre Nasum, Rotten Sound et Gadget ; du côté de la noise, etc.), c’est sûr… Le sludge, c’est du gras (de gratte et de basse), du lourd ; ce sont des larsens, des gens qui crient. La question, pour moi qui ne suis justement pas un spécialiste du genre, ça pourrait être : pourquoi ça marche avec certains groupes et pas du tout avec d’autres ? Réponse facile : ça tient d’une alchimie secrète (hé, hé !…). Réponse qui m’aidera à encore écouter bêtement des dizaines de fois le même groupe, et des dizaines de groupes qui font la même musique. Mais voilà, alors qu’un groupe comme Bongzilla m’a toujours laissé indifférent, Moho vient de me coller une claque. Je ne leur en avais pas demandé tant. Du coup, je n’ai pas envie d’en rester à ma réponse passe-partout. Qu’est-ce qui peut bien faire que ce disque est aussi excitant à écouter ? Bien sûr le son. Exemplaire de puissance. Une batterie bien dynamique, des grattes un peu crust (hum… à quoi je joue ?), une basse saturée qui cogne comme il faut (classique du genre, eh oui !), une voix criée un peu punk (ou black metal, comme la pochette ?)… Trois musiciens qui maîtrisent leur sujet sans sombrer dans le perfectionnisme (tellement que ce disque aurait été enregistré en 5 heures – j’ai dû mal comprendre !), qui ne démontrent jamais rien (les solos passent comme des lettres à la poste) – ils savent ce qu’est le rock’n roll. Des riffs qui s’enchaînent bien, souvent groovy (stoner, quoi ; une bonne collection dès le premier morceau), parfois pesants (« Gusano de Fuego »). Des riffs qui prennent le temps de vous marquer, et qui reviennent dans la tête des heures après que vous ayez arrêté de les écouter… des riffs qui sont mis en valeur par les reprises. Des reprises qui font que ce disque est cohérent sans être linéaire, des reprises qui rendent ce disque excitant – la boucle est bouclée. Et cerise sur le gâteau… le second degré qui transparaît de-ci de-là (comme cette voix de hard rocker enroué en intro de « Rompiendo Hursos », ou encore le crust « Punk » (tiens, tiens…)). Sortons par où on aurait pu entrer. Il y a peu de temps, c’était par Orthodox que l’Espagne était représentée ici ; ce coup-ci, c’est par Moho. Et une nouvelle fois, c’est brillant. Moho est un « jeune » groupe qui est déjà tout ce qu’il y a de plus mature (les antécédents des musiciens n’y sont pas pour rien…). Ah oui… Des références ? Bongzilla, Eyehategod, Noothgrush, mais aussi Entombed période Up Rising. Wou yeah, babe ! http://www.thronerecords.net/