METZ Negative space 7- we are busy bodies 2010

METZ Negative space 7-

« Sub Pop, Amphetamine Reptile, Touch and Go. Années 90. » Voilà un extrait de la présentation du label à l-égard de ce groupe. La description n-est pas erronée, certes, et le label est très certainement plein de bonnes intentions. Mais ramener un groupe de 2010 à une supposée glorieuse époque de la noise, c-est tout de même faire le jeu des nostalgiques, et les nostalgiques, on les emmerde. Rien de pire qu-une musique qui vit pas son passé pour la plonger dans l-ennui, le cliché, l-absurde. Foutre l-étiquette 90-s à un groupe sous prétexte qu-il est un tant soit peu noisy c-est participer à cette fâcheuse tendance actuelle à se définir par rapport à un modèle passéiste. C-est emmener la culture punk, dans son sens le plus large et le plus « noble », droit dans un mur de cynisme et courir à sa perte, car la nostalgie, c-est l-ennemi camarade. Les choses sont dites, mais tout cela ce trio de Toronto/Ottawa n-en a certainement que faire. 2 titres donc pour ce troisième et dernier 7- d-une série de 45 tours entamée en 2009. Et clairement METZ y va fort et fait les choses bien. Noise rock, punk, hardcore, bruitiste, efficace à souhaits. On a les classiques avec une basse grasse comme il faut, un jeu de guitare simple, dissonant, une batterie présente qui n-en fait jamais trop, et une forte capacité à empiler l-air de rien les couches bruitistes. Les effets de voix sont bien sentis et les rajouts divers suffisamment bien noyés dans l-ensemble pour être d-une parfaite cohérence, en amenant à l-ensemble une épaisseur tout à fait bien construite, notamment sur Negative Space, face A et tube en puissance. Les quelques textes déclamés se jouent de la reverb et servent l-instrumentation. On trouverait presque dans le second titre, Automat, une lignée plus aérienne, expérimentale, hypnotique parfois. Quelques samples de voix féminines, des effets encore plus présents, c-est presque une influence shoegaze qui transpire sur cette face B. Version directe ou plus subtile, ce 45 tours fourmille de petites subtilités bien pensées et laisse deviner un groupe qui doit sérieusement claquer en concert, comme disaient les jeunes des années 2000. http://www.wearebusybodies.com