Mary Jane LEACH (f)lute songs (Modern love 2018) + Pipe Dreams (Blume records 2017)
J'aime bien quand ca chiale comme çà, ca ne bavarde pas non plus, c'est la messe un peu, c'est l'orgue, hashtag sniff hashtag plein de larmes, j'adore cette ambiance, les doigts lourds et longs qui trainent sur un clavier large sentant l'odeur âcre des printemps passés. La première fois que j'ai entendu parlé de madame, c'est dans les bouquins que sort Guillaume 'le son du grizli" sur Nantes. Une compilation de 3 gros livres d'interviews données par Philippe Robert, des anecdotes excellentes, des gens bien, faut dire que le journaliste qui questionne n'est pas le premier venu ni le plus ignorant en matière culturelle. Je ne sais plus comment cela s'est passé mais j'ai vu ce disque violet rose de chez Blume sur Boomkat je crois, et j'ai pris une baffe à son écoute. Juste le temps de le commander et d'un nouveau disque chez le très en vue 'modern love' et me voici devenu fan de la musique de cette dame qui a commencé sa vie en tant que compositrice dans les 70ies. Le disque de chez modern love a quelque chose de lumineux, d'une délicatesse et d'une mélancolie carrément étonnante. Toute proche, menue, simple et délicate sur un Lp transparent du plus bel effet. On y découvre au dos une sorte d'index autocommenté de l'oeuvre de Mary Jane Leach. Les références y sont bien notées. Je te le conseille si t'aimes l'immersion et la profondeur des abysses. Le disque violet (Blume donc) est plus sombre et plus puissant. L'attrait du vide, l'envie de profondeur toujours présente. Les lourds souffles de basses de '4BC' (4 clarinettes basses) répondent aux sirènes de la face de la compo à l'orgue, 'pipe dreams' datant de 1989 (l'orgue de l'église St Peter à Köln). L'américaine est aussi celle par qui j'ai découvert, et qui a provoqué sa réédition toujours chez Blume, de cet autre extraordinaire compositeur Julius Eastman dont on reparlera ici sans doute très vite.