BRAME ce qui rôde (autoproduction 2020)

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Je les ai vu en concert ces BRAME, au Ainu Fest, en 2013, le AINUFEST 3 (RIP Manu) à MONTAIGU, c'était en début d'après midi, le lendemain du vendredi si tu vois ce que je veux dire. Les yeux de certains s'ouvraient tout juste, d'autres ne s'étaient pas fermés, il faisait beau, je me rappelle de gravier parterre, d'une moiteur dans l'atmosphère et cette sorte de chaleur d'après midi de fin d'été, je ne sais plus vraiment. Serge, l'un des deux BRAME me disait qu'il n'avait pas un grand souvenir de ce concert, je comprends, pas évident d'être programmé dehors sous un barnum, à la punk à 15h l'apres-midi. Je me rappelle de longueur, d'une certaine nonchalance, eux qui doivent jouer dans la nuit, dans l'ombre, ils étaient en pleine lumière, éclairés comme des vampires. BRAME c'est José et Serge, point barre. Un cajon pour le beat, une guitare puissante qui discute avec un animal imaginaire à la crinière éclatante, le tout entremêlé de différents outils annexes du genre tiges, tamis etc pour faire avancer l'animal vers des chemins inconnus (de préférence). Car c'est l'aventure qui interesse ces deux là, les incantations et les brames sont censés marquer leur territoire, le lieu déniché est un endroit retiré où le blues inquiétant te tourne autour autant que la trans du rythme qui t'emporte dans une danse chamanique. Entrelacements, danse magnétique, la bête te tourne autour, oui c'est trop tard, tu viens de te rendre compte que tu t'es déjà fait piqué, tu sens une main dans le cou, tu entres dans la danse, tes sens te lâchent tandis que la puissante distorsion vient t'empaler dans le dos. Tu crois que tu es mort mais non, tu t'es juste fait embarquer dans leur univers rude et rugueux, un univers très personnel avec un quelque chose d'ancestral dedans, une plongée dans la foret en pleine nuit, un tour dans la vie de quelqu'un d'autre, bref, BRAME réussit simplement en 5 titres et 40 minutes à ouvrir en toi des portes inconnues.