ZëRO Tchiki Boum le 6/03/2008. Mains D’œuvre / Saint-Ouen
Depuis un an que je bosse à Saint-Ouen en bon esclave du grand capital que je suis, c’est la première fois que je viens à Mains d’Œuvre… la hâte quotidienne de retrouver mon chez moi du 11° étant sûrement pour beaucoup à cet état de fait plus qu’un déficit de programmation, tant le lieu propose plus que régulièrement nombre d’artistes intéressants dans des styles divers et variés. Ayant raté Zëro lors de leur récent passage remarqué au Divan du Monde et alerté de leur date par l’action conjointe des newsletters des excellents W-H-Y et Magic, je quittais donc mon lieu de travail exceptionnellement tardivement pour me rendre dans ce « lieu d’imagination artistique et citoyenne et sociale (etc…)» du 9-3, ce fameux département de la Seine-Saint-Denis Pour ceux qui ne le savent pas, Zëro c’est Bästard reformé aux ¾ et reparti de zéro justement… et Bästard un des groupes mythiques de cette toute aussi mythique scène noise française des années 90 : autant dire que la nouvelle incarnation du groupe (3 ex + 1 nouveau) a fait parler d’elle depuis les sorties successives de son EP éponyme et de son premier album « Joke Box », toute attendue au tournant qu’elle était Comparaisons inévitables avec la gloire passée, premiers concerts en demi-teinte... les débuts de la formation semblent laborieux : raison de plus pour susciter l’envie de se rendre à Main d’œuvre pour en juger par soi-même L’endroit est sympathique : bar attenant à une salle de dimension modeste, possibilité de grignoter en attendant le début du premier concert, public plutôt hétérogène constitué en majorité de trentenaires à classer dans la catégorie « bobo » mais aussi de punks plus ou moins posts ou de gens moins franchement catégorisables, ambiance musicale assurée par des DJ qui auraient pu s’appeler Ian & Curtis (look post-punk à la Joy Division, playlist new-wave obscure de rigueur)… bonne ambiance qui présage d’une plutôt bonne soirée dont le départ est fixé à 21h avec la prestation des Tchiki Boum, qui commencera avec un peu de retard, ce qui occasionnera semble-t-il une prestation écourtée de la tête d’affiche Le groupe d’ouverture ne paie pas de mine, mais il est évident qu’une partie non négligeable du public de se soir est venue le voir : leur rock’n’roll nerveux et enfiévré mixant des influences diverses fait des ravages surtout chez les quelques punks présents… ça envoie bien carré comme il faut, avec une belle énergie, mixant des influences surf, post-punk, garage, rockab’, new-wave et autres, pour un résultat assez festif (trop pour moi) et pas sérieux mais extrêmement bien fichu. Deux guitares (dont un chant), une basse, une batterie et un clavier (qui chantent aussi), de l’énergie et beaucoup d’enthousiasme, un public réceptif… du tout bon, mais qui aura tout de même raison de moi en s’éternisant un poil trop longtemps à mon goût. L’heure est déjà avancée lorsque ZËRO prend possession de la scène pour la balance, ce qui expliquera le set relativement court des lyonnais… pas forcément une mauvaise chose, tant la sonorisation de la prestation fut inadaptée : les morceaux sont bons, les musiciens habités, se partageant comme à leur habitude claviers, guitare et basse (seul le batteur reste à son poste), mais le volume sonore est soit bien trop fort, soit mal égalisé et les fréquences les plus aigues agressent littéralement ainsi que certaines parties de chant. Le set est court, pour moi bien plus court que celui du groupe d’ouverture, l’intérêt porté à la musique pourvoyant évidemment à cette impression et lorsque ZËRO tente de gratter deux minutes supplémentaires pour balancer un dernier titre, la lumière est rallumée sous les huées du public. Le temps de passer au stand de merchandising très bien achalandé, et d’apprendre qu’une réédition des Deity Guns (pre-Bästard) sur le modèle de celle réalisée justement pour Bästard va voir le jour bientôt, et je prends enfin le métro du retour, direction mon 11° chéri (avec l’excellent programme de la salle en poche !!!).