THE SLIPING KANGOOROOS concert (fev.2008) + Under pressure (autoprod album) sedan / quai 23
Vous voulez que j’vous dise ? Bin oui vous voulez, c’est un peu pour ça que vous lisez mes chroniques non ? et bien quand vous êtes comme moi immigré dans les Ardennes (si, si j’vous jure, immigré dans les Ardennes !) et que quelqu’un vous dit « va voir le concert des Sliping Kangooroos au quai 23 ! » et bin vous y allez… et ce pour deux raisons : le première étant que rares sont les occasions de suivre un concert (un peu original s’entend !) par ici, et la deuxième est que si il y a dans les Ardennes un groupe qui vaut le détour, c’est bien les Sliping Kangooroos. Alors bon, n’écoutant que mon courage, je me lance dans l’arène… arrivé au quai 23 à sedan (soit dit en passant le seul caf’conc’ digne de ce nom du coin) je me colle au bar, perclus, je dois bien le reconnaître, d’un a priori ultra défavorable probablement dû au nom du groupe jusqu’à ce que je découvre que ça n’était pas Sleeping mais SLIPing et là, première découverte, les lascars ne sont pas dépourvu d’un certain sens de l’humour parce que pour le coup ça fait un sacré jeux de mots, bon juste fallait oser… mais je m’égare… autant vous le dire tout de suite, je suis resté littéralement scotché, 45 min d’un bonheur schrack’n’rollesque de première tenue… visez plutôt… pour faire simple, il y a du Devo là dedans, mais aussi du Talking Heads, et puis du Television, bref, ça sent bon le New York punk intello et décadent de la belle époque, sauf que, en plus, Seb (chant incroyable et accessoirement guitare !), Seb disais-je donc, se permet des envolées lyriques avec une voix à la limite de la rupture qui vous fige de bonheur avant de vous porter inexorablement vers l’inévitable po-go de devant d’scène et c’est bon putain c’est bon… Une section rythmique certes un peu appliquée mais terriblement efficace, des mélopées guitaristiques tout aussi simples qui rappèlent d’une part les guitares glissantes de Joy division (mais moins tristes), les arpèges décalés de Devo (encore ?) ou les films de Peter Greenaway (cherchez l’erreur !)… Quelques semaines plus tard, et non sans avoir dûment remercié ces messieurs autour d’une mousse, je fini par tomber sur leur album (merci Aude !) très justement intitulé « Under pressure ». Mouvement tranquille vers la machine à musique en me disant que c’est sûr je vais avoir droit à une pauvre prod’ à deux balles (la pochette au graphisme … heu… surprenant … est un peu déconcertante je dois dire !) … et toc ! Raté ! La prod est soignée, presque trop même, j’aurais préféré un truc un peu plus garage mais bon… une prod léchée donc pour neuf titres embrayés tambour battant, avec en tête de ligne un « i mean love » (les jeux de mots semblent bien être leur truc, définitivement !) confirmant les espoirs de bonheur de vos oreilles et qui annonce la couleur sur l’intelligence musicale de ces ardennais volants mais qui cependant vous laissent un peu sur votre faim (36 minutes vous chiez dans la colle les mecs !) ceci étant, le trouble est rapidement pardonné par le dernier et seul titre en français, « un monde meilleur », véritable bombe tubesque réunissant tout le savoir faire et l’originalité de ce combo dont on reparlera inévitablement s’il résiste au concassage des années de bitume, de caf’ conc’ et de galère que tous les bons groupes connaissent bien… mais comme ils totalisent déjà un paquet de km au compteur et tout autant d’heures de vol, le décollage est à mon avis imminent… et si j’me goure tant pis, j’aurai quand même biché très très fort à l’écoute de ce « Under pressure », lyrique, surprenant, emmené, senti, un poil décadent, mais furieusement rock et définitivement indispensable… le temps est un filtre sûr, n’est solide que ce qui lui résiste !... et les Sliping Kangooroos semblent bien être made of Rock !!