THE FALLOUT PROJECT Hopes And Ropes Cd Dare To Care Records 2005

THE FALLOUT PROJECT Hopes And Ropes

J’ai jamais trop osé parler de Dare to care. Je sais pas. Je sens pas. J’ai toujours eu du mal avec non pas le label, les initiatives, plutot avec l’attitude –la peur de ne pas avoir le contrôle sur tout- et l’espèce de on fait tous partie de la communauté PUNK. J’ai toujours eu du mal. Oui j’ai bien vu les saintes catherines –d’ailleurs qui ne les a pas vu à Montréal ?- un premier de l’an, seul à l’X. J’ai eu l’impression de voir un sous-clone de born against…..sans hélas l’esprit, la rage, le génie et la vivacité punk. De passer un mauvais moment dans un karaoké. J’ai été déçu….y a longtemps certes. Dare to care…..a signé quelques trucs pas très intéressants, des trucs assez hautains comme les planet smashers qui, à mon avis, étaient pas des groupes très intéressants et très « honnêtes ». Pas friendly du tout. Très prétentieux. Genre qui s’y croyaient pas mal. En haut de l’affiche. Dare to care a évolué. L’X est fermé. Tout cela a poussé les scènes à se reconfronter, à se cotoyer, à voir qu’en dehors de leurs nombrils, y avait autre chose. D’où le Montréal Spirit. Bonne initiative. Mais le mieux, c’est de le laisser tranquille l’esprit de Montréal. Il a juste besoin de personne. C’est cela qui me dérange chez dare to care. Quand t’essayes de prendre une photo d’un groupe en concert, y a toujours un type pour se mettre devant…..Cela lui appartient ? Lache de la pression. Lache la scène et tu en découvriras 10. On a pas besoin de gourou ! Juste une question de maturité. N’empêche. C’est justement sur les trucs non punks que dare to care est le meilleur. Comme Yesterday’s ring ou Malajube (qui n’a pas sa place dans stnt.org….on n’écoute pas que hardcore). Surtout, j’ai peur de la communauté punk et j’ai pas envie de participer de près ou de loin à la construction d’un nouvel Indica…. Avec tous les dommages que cela a eu sur la scènes montréalaises à l’époque et surtout l’état d’esprit…. Bref, je suis là pour parler du dernier Fallout Project. De sa parution. Tout de suite, les moyens sont plus gros, la demande est là : exit la pochette en sérigraphie. Pourquoi pas ?! Le concert de lancement réunissait pour la dernière fois toute la formation de Québec. Intense. Émotions. Au rendez vous. Le chanteur en hommage s’est laché comme un fou. S’est brisé en mille morceaux comme peu de personnes peuvent et osent le faire. Accroupi, par terre, frapper les mains, taper les pieds, faire une danse, une ghost dance, pour célébrer à jamais cette joie. Ce moment unique qui se finit. Intense, Dur. Accroupi torse nu. En sueur au-dessus de son sampler. Des effets. D’une traite le dernier album. Une fois unique joué en vivant d’un coup. Sans pause. Un concert pour soi, replié sur soi. Neurosis. Sans problème. Allégrement. Pour l’intensité. Théo Hakola. Mais surtout, Condense qui est finalement la grosse influence !!! Ben ouais ! Et là, c’est le hic. J’aurais aimé ce qui faisait la folie du Condense, ce qui mettait en transe Marc, le côté Jazz expérimental, qui remplit les SST, de minutemen à black flag, la folie de Coltrane ou de Miles D. Fallout Project s’effronde donc sur une tentative de dépasser Neurosis, en prenant la tribe of neurot comme sortie. Belle tentative qui empêche le concert de devenir cérémonie shamanique. Tout est là, bien à place. Le changement de « personnel » (désolé pour le terme) va sûrement apporter un grand air frais qui va permettre à Fallout Project d’aller chercher ailleurs ses influences. Non pas de les renouveler. Pour ce qui est du cd, L-album est bon. En boucle. Hermétique. Atmosphères. Lourdes. Proches du world as law et du soul at zero. Proche de certains trucs metal-hardcore allemands à la Zorn (1er ep pour ceux qui se souviennent…) ou hypocritical society. Mais, hélas en dessous de Neurosis, très loin d-Uranus et moins halluciné que Condense. Fallout Project a du mal à se départir de ces influences. C-est un bon album, belle pochette. La musique est correcte. Mais, la tension n-y est pas toujours. Cette colère et cette rage qui font d-un album bon, un classique. Trop produit ? Trop mou ? Pas d-énergie en studio ? Pourtant, coté paroles y a à dire. Y a du message, y a du verbe. De la citation d-Albert Camus. D-ailleurs. C-est une chute. La chute. Finale. Avec une corde autour du cou. En plein dans l-absurde. Un bon groupe sur scène, avec un chanteur très impressionnant, différent et à la hauteur du Marc du Condense, mais dont ce cd ne rend pas entièrement compte, ne développe pas assez de la folie. De ce sentiment étouffant de l-absurde. Enfin, dernière remarque, pourquoi utiliser le logo de la série Le Prisonnier ? Mystères et grosses boules (blanches), c-est le moins que l-on puisse dire. Perso, je vois pas le rapport. Surtout, là encore si l-ambiance du Village n-est pas développée, n-est pas inscrite réellement dans une démarche et dans une perspective. Éternel retour. La boucle. Opposants devient Opprimeurs. Le système catalyse lui même ses oppositions. Les crée. Les développe. Les mets en spectacle. Pour durer. Éternellement. Sans chutes. Sans cordes. Avec ou sans une mascarade électorale. Carnaval. Sans espoirs. Car Le Prisonnier n-est pas du domaine de l-espoir. Encore moins Camus. Lourdes erreurs : C-est Malraux. PS : J’ai longtemps hésité avant de publier cet article. Cela me gêne encore. Mais, Erwan et Greg ont raison –aussi- de vouloir tout dire, d’avoir chacun nos opinions aussi tranchées soient-elles, tant qu’elles sont nuancées et vécues de l’intérieur. Cette critique de FallOut Project et de dare to care records ne touche pas tout le travail positif fait par le label. Perso, j’ai juste peur que dare to care ne prenne tous les travers d’Indica. Juste une appréhension. Pas un débat. Juste une appréhension. Un doute sans fondements ? Je sais pas. Vraiment ! Donc étant donné que stnt.org ne recule devant rien, ni aucunes opinions positives ou négatives, je prends la responsabilité perso de cette critique. Un petit mot aussi. La grande majorité des trucs chroniqués par Fab Tigan ne sont pas des envois promos. Je les achète avec une grande curiosité et une grande soif d’être surpris. Les trucs qui ne déplaisent vraiment : je les chronique pas. Tout est dit. Morituri ? http://www.daretocarerecords.com