THE AUSTRASIAN GOAT s/t TTDMRT / 213 Records / Solitude Records / Impure Muzik
Il va falloir vous y faire, Jesu a viré Black metal… Jesu a abandonné les lumières du seigneur, et celles d’une post-variété… Non, je déconne, ce serait trop beau. Vous déprimeriez trop, vous ne déconneriez plus, et moi encore moins. A dire vrai, je ne sais pas trop pourquoi on devrait rapprocher The Austrasian Goat de Jesu (à part pour que les moteurs de recherches vous fassent tomber ici, ou pour vous rappeler tout le bien que je pense de Jesu (cf. chronique), ou peut-être pour trouver une entrée en matière à deux balles… Oui, j’ai peur que ce soit un peu tout ça, mais classique, vous le savez bien, vous qui parcourez les webzines. Quoi que… En y regardant de plus près, cette comparaison n’est pas si fausse… Les grattes ont bien ici ce mélange de lourdeur et de légèreté confondues qu’il y a chez Jesu. Les voix sont aériennes, comme insaisissables, tournantes… La batterie – en fait la boite à rythme, mais on l’oublie tellement vite – martèle au coup par coup, d’un marteau qui pèse la tonne… Ou plutôt, explose… on est comme au milieu d’une guerre qui se traîne, une guerre où ne sont plus à l’œuvre que des estropiés… I hate Human Race, à n’en pas douter. C’est une reprise de Grief, mais peut-être aussi un leitmotiv. Car à quoi bon cette une guerre qui n’en peut plus ?… Le prochain obus, c’est sur ma gueule qu’il va tomber se dit-on. Mais on survit. On ne sait trop comment, et moi non plus. Peut-être qu’on n’est pas au milieu d’un champ de bataille… Je n’y vois plus très clair… Il fait nuit depuis longtemps… D’ailleurs, je me rends bien compte que je suis enfermé (mais caché, heureusement)… Ca pue un air humide… Ca doit être une cave… Oui, une cave sans doute… Ca grouille… Arg !... Pire… J’ai bien l’impression que quelqu’un a posé sa main sur mon épaule… Qui ?... Ce froid sur la nuque… Je m’enfuirais, si je le pouvais… Mais vous connaissez les cauchemars… On ne se réveille qu’en tombant du haut d’un escalier… Sauf que dans Austrasian Goat, l’escalier descend, oui, mais sans fin, et puis avec cette main sur l’épaule pour empêcher de tomber franchement et de se réveiller… La fin pourtant approche… Annoncée par une voix ignoble… Nous sommes arrivés à Unchained. Répétons-le : I Hate Human Race. Parce que c’est le titre qui définit le mieux l’ambiance, et cette aura… eh bien oui ! Black metal ! J’ai fini par lâcher le mot ! Et si je n’ai pas usé tous mes poncifs pour le signifier ! Excellent (et vinyle superbe) !