NOAM CHOMSKY De la propagande, entretiens avec David Barsamian. Essai sur le « terrorisme américain » 10-18, 2001-2003.
Hier, je relisais the clash of civilizations, un article de S. Huntington, celui de 1993. Puis, je me disais que cela ressemblait à un truc que j-avais lu dans ma tendre enfance anti-fasciste quand je m-amusais à lire tous les théoriciens du national hexagonal. Puis en regardant de plus près et en retrouvant le livre quelque part dans ma bibliothèque, paf! The Clash of civilization, ben c-est ben sûr : Henri Massis, Défense de l-Occident, de 1927. Tiens, mon exemplaire est même numéroté. Ben couillon quelle chance! Sur le fond, c-est du pareil au même. Cette grande peur de l-Orient, de tout ce qu-il y a derrière la Vistule. Mot pour mot repris. Cela fait ben drôle, de voir les mêmes schémas passer d-un continent à un autre, presque 70 ans après, avec une reprise des concepts de déclin, grandeur, luttes contre les races, l-homme blanc de blanc, paroxysme de la civilisation de l-homme occidental, etc. Comme quoi, faut toujours lire et continuer à lire. Pour mettre dans un coin de son cerveau ce qui permet de déprogrammer le présent. Et ses tentatives de nier les hommes dans leurs grandes richesses et dans toutes leurs diversités.C-est quoi le rapport?Il y a une semaine, j-écoutais Radio-Canada. Un journaliste s-y moquait de Chomsky en le traitant de gauche caviar. Cela m-a fait bizarre d-entendre un journaliste que tout éloigne, ou du moins sa situation sociale, du sous prolétariat du Québec parler ainsi de Noam Chomsky. Pas mal étrange ? Jusqu-à ce jour, je me suis toujours refusé de lire quoique ce soit de Chomsky. Y a toujours eu un côté trop facile dans sa démarche, trop pédagogique, trop classe moyenne, libérale de l-Est américain pseudo-progressiste et très conservateur. Trop campus nordam. On repassera pas sur comment Chomsky se fit introduire en France. Dans tous les sens du terme : éléments, méchant Méchin, et compagnie. Mais, faut dire aussi que la censure de la sulfureuse pensée de Noam Chomsky n-y est pas pour rien. On sait aussi comment le Chomsky défendit, avec grand courage, au nom de la libre parole (tiens donc) et de la libre pensée les Faurissons et consorts. Bref, vue de France, le professeur Chomsky est pas mal perturbant. Il est trop américain et pas assez états uniens. Enfin, faut le dire quand même, le mérite de Noam Chomsky est finalement de nous avoir préparé à l-Empire, de nous en avoir expliqué les fondements, les bases et le principe de son extension intraseque. D-avoir même compris que ce qui se tramait dans l-arrière cour du Monroe allait devenir le sort du Moyen Orient avant l-Asie ou l-Europe ? Aussi, par la force des faits, de minoritaire sur les campus ou dans la scène punk (n-est-ce pas Jello, n-est-ce pas Bad Religion ?), le travail livresque de Noam Chomsky, encore pas traduit dans ses totalités, est juste une introduction à la domination, à cette expansion impériale en avant que sont devenus les BUSAH. Lisez tout ce qui vous tombe sous la main. Avant que ces livres soient interdits. En tout cas, interdit à ces sclérosés de la bulbe! Mieux, si vous lisez l-anglais, la langue de l-Empire, vous serez à même de comprendre l-Empire. Belle contradiction, isn-t it? Oh you welcom http://www.zmag.org/chomskyarticles.htm