METAL URBAIN Montréal, 10 novembre 2003 sala Rossa, 12$

Vive la Peste, qu-on baptise les Rats! Métal Urbain, tournée nord-américaine 2003 Hum. Sombrer dans la nécro-nostalgie des groupes passés en les voyant absolument en concert en vivant environ trente années plus tard. Si on pouvait ressuciter Elvis et le faire remonter sur scène? En 1987, j-ai eu la chance de voir 999 et les vibrators au Klubfoot à Londres. De retour en France, je revendais mes disques de la plupart des groupes punk anglais. Les reformations ont plu : buzzcocks, sex pistols, stiff little fingers, undertones, stranglers sans cornwell, wire (de temps en temps), ou encore bussiness, partisans, dead kennedys version karaoké, nota, etc. Etre toujours vivant ou faire le zombie comme Charlie Harper, l-éternel vieux chanteur des UK SUBS depuis 1976. Devenir absolument une sorte de John Lee Hooker? Et sortir de l-éphémère : serons-nous tous nostalgiques du futur? Alors Métal urbain, une énième reformation pour satisfaire les necros nostalgiques. Pour moi c-est assez compliqué. Sans vous passer la biographie de métal urbain (voir le livre d-Eudeline sur nos années punks), cela a toujours été un groupe à part. Découvert aux débuts des 80, Métal urbain tranche dans l-atmosphère chaotique de toutes les vagues punk françaises. Aux niveaux des paroles (plusieurs niveauxS), les titres sont des condensés d-écritures automatiques, lettristes et situ. Un éclatement de la parole sur cette urgence de vivre et de se révolter au niveau de l-individu. Un rejet total du féminisme formel, du capitalisme, de la récup-, etc. L-archétype total de la Révolution transposée en musique et en slogans immédiatement dépassés par un autre discours. Paris/maquis? Quotidien! Du coté musical, justement, le coté révolutionnaire est là encore parfaitement transposé dans le monde baba des années 70. Le plus drôle étant sa pérennité. Du disco-death, snuff-porno live, hardcore industriel, trash rock, réinvention du rock 60s dans un garage-bunker désaffecté en banlieue de nulle part. Musique totalitaire et para-militaire. Lady Coca-Cola. Crève salope. No fun. Peu de groupes (français) ont réussi cette synthèse et cette création en gardant leur langue et leur esprit « français ». Idées actions et créations en avance de plus de dix années avec cette gouaille/tchate de première. Bien entendu hors de l-hexagone où Métal U était grillé. Alors 27 ans après, à Montréal, que reste-t-il de Métal Urbain ? Toujours ce même décalage entre le public et le groupe. Une sorte de dandysme. Un Éric Débris, devenu chanteur à la place de Clode Panik, assez élitiste et inaccessible. Un genre de dandy ennuyé à la Oscar Wilde, fringué en petit imper noir, pantalons noirs, chaussures bien cirées et chemise argentée. Faut dire aussi le tract du début du concert n-était pas là pour débrider Éric Débris. Mais bon au fur et à mesure, cela roule avec ce coté dédaigneux qui récite les paroles des morceaux. Haché, par c¦ur et loin à regarder le plafond. Pas présent. Cela fait partie de Métal Urbain. Du trip punk. Hermann Schwarz, tiags noires, chemise et jean, barbiche et queue de cheval. Loin du trip punk. Discret efficace et lui aussi ennuyé. Punk désabusé et rocker de grande classe. Et pourtant tout roule. L-ordinateur fonctionne. Charlie H au synthé, membre du Métal U de février 1979 à février 1980, s-agite beaucoup commettant aussi quelques plantes. Le second guitariste (que je ne connais pas) s-accroche, y croit et livre un bon set, très pro. Bref, le poids du mythe. Faut dire qu-heureusement que Patrick Baillargeon a publié un article (pour une fois qu Oil écrit un truc intéressantS) dans le ICI, hebdo gratuit de Montréal, sinon personne serait venu au concert. Pas de pubs et pas promos, rien! Juste cet article. Alors, environ 500 personnes se sont ramassées voir le mythe punk français; du skinhead franco, aux vieux punks, aux petits jeunes, à la jeune fille de la mami qui écoutait Métal Urbain y a 20 ans, et quelques français. Bref, pas beaucoup de monde qui connaissait Métal Urbain en musique et en paroles. Alors, au début du concert, le poids du mythe fonctionne à fond. Mais Métal urbain s-en sort. Faut dire avec toute la galerie de morceaux rodés, y a pas de problèmes. Enfin, sacrée chance de les voir à la Sala Rossa, dans une petite salle de 500 personnes, avec cette proximité inouie. Parfait. Un grand concert à la hauteur du mythe. Mais quelle chance les gars, le concert a dérapé! Éh Oui. Je dirai jamais la chance de vivre à Montréal. C Oest cela. À un moment, Éric a fait monté Pat Luger sur scène. Un des anciens membres, frangin de Herman Swcharz, et là le concert a vraiment basculé : j-ai vu H. Schwartz sourire, Pat Luger se la donner, Éric Débris se débrider et tout métal urbain dépasser son mythe et l-enfoncer dans ce coté rock n roll. Train keptS Deux rappels, Panik, et la messe était dite : rendez vous au bar et Vive le Québec. Dommage pour vous, il n-est pas prévu que Pat Luger suive Métal urbain sur sa date en France. C-est que le bougre, il a fondé famille en Nouvelle France! Dommage! Enfin pour rire. J-ai pas pu m-empêcher d-aller saluer le soldat moine, unique monarchiste chrétien punk, Dantec et de lui demander pourquoi, lui grand fan de Métal urbain, il n-était pas monté sur scène. Éh oui Maurice Dantec était parmi nous! Quand je vous dis que l-on est chanceux ici à Montréal. Que du beau monde! En Amérique du nord, la réédition de Métal Urbain a pour titre Anarchy in Paris ! sur Acurate records distribué par carpark records, avec un livret et 24 titres dont deux inédits. Le remixage et le remastering sont corrects et assez surprenants car les titres de métal urbain deviennent propres, très propres. Le titre Ghetto en est l-exemple parfait. La version française sort sur Seventeen records, distribué en France par EMI, un double cd avec un livret de 34 pages. Sortie prévue pour le 2 décembre soit deux jours avant le concert des Trans. Une nouvelle tournée nord-américaine est prévue pour mars 2004. Donc à suivre. J-ai du mal à envisager Métal urbain dans une grande salle. J-espère pour vous qu-ils feront une tournée hexagonale dans des petits salles plus propices (à mon avis) à leurs talents. Pour en finir avec Métal U et seventeen records: À surveiller, dans la tendance Gene Vincent/Throbbing gristle, la réédition du premier maxi-album de MKB fraktion provisoire, Messageros Killers Boys, (Montpellier céédition 1981), qui relance la dada aural guerilla avec synthé, guitare et incantations révolutionnaires. « Ok nous sommes des Winners! » A revoir, de Caro, le court métrage Le bunker de la dernière rafale (1982) sur la fin programmée d-un monde sans fin. À quand la sortie en dvd ? Enfin, seventeen records annonce la réédition des potes de métal urbain, les guilty razors. Yeah, dont wanna be rich! Plus de 25 ans après l-enregistrement, l-album sortS. Mieux vaut tard que jamais. http://www.geocities.com/SunsetStrip/Alley/1875/metalu.html