LES YVES Les Yves Rule the Universe TGR 2005
Ils sont les plus forts, bébé. C’est pas moi qui l’écris, c’est eux, bébé. Eux, Les Yves. Non, pas The Hives, mais bien quatre gars qui s’appellent Yves. Tu n’y crois pas, bébé ? Yves au chant, Yves à la batterie, Yves encore à la guitare, et Yves à la basse. Quatre Yves qui assurent, et surtout Yves. Tu crois que c’est une blague, juste un groupe parodique ? Rien n’est moins sûr… Oui, les Yves ont le sens de l’humour, oui leurs chansons sont drôles, oui elles sont truffées de clins d’œil. Mais elles ne se limitent pas à ça. Les Yves perpétuent et perpètrent un rock’n roll immémorial, sans restriction de style et pourtant avec homogénéité, c’est-à-dire qu’ils pondent des tubes, des chansons qu’on ne peut plus s’arrêter de chantonner une fois qu’on a lu les paroles et qu’on les a écoutées deux fois (chronique écrite en chantant). Le son est délibérément vintage (guitares crunchy assez aiguës, micro chant qui sature), les structures sont simples (intro, couplet / refrain, pont et final qui arrive à chaque fois comme la cerise sur le gâteau), vont à l’essentiel. On se retrouve comme des ados, des ados d’il y a longtemps, à rêver de premiers flirts (eh oui, l’amour, ça ne s’apprend pas en un jour), d’extraterrestres sympas, de lunettes magiques qui font craquer les filles, de parties de flipper qui finissent bien, de bagarres contre des plus petits que soi… Il y a même une place pour la nostalgie et l’engagement (réac ?), car n’oublions pas que le VHS est condamné. Avec des rimes ron-ron et des jeux de mots bien trouvés, les paroles font mouche, les images passent. D’autant mieux que Yves n’est pas le seul à assurer. De son côté, Yves nous a pondu des riffs à tout tomber. Ca va du garage au surf (avec l’excellent instrumental « Barguelona »), en passant par le hard rock à la française d’Extrême Préjudice (un final digne de Trust et autre Satan Jokers) et le hard rock sauce Motorhead (« Fais-moi tout »), par les rythmiques funkisantes (« Chesty Morgan ») et les plans discos (« Les Yves Rule the Universe »), et par du Quintron (« Let’s ride »). Et la ballade des familles, bien sûr, que vous trouverez tout seul. Bref avec du vieux, Les Yves m’ont donné un bon coup de jeune, la pêche quoi !