HELIOGABALE Diving Rooms Cd autoprod 2004
Quatre ans de silence et un retour en force pour les parisiens. Là ou Mobil Home avait divisé les avis, Diving Rooms relance la machine dans la petite sphère noise. Car c’est bien de noise pure dure dont il est ici question, de celle qui colle, qui brasse, qui tape, qui vous touche. Aboutit, personnel, cet album n’en remet pas moins les choses au clair en reposant les fondamentaux qu’on aurait voulu enterrer un peu vite. Rien à redire. Rien à redire sur cette rythmique abrasive, de celles qui frappent fort mais qui osent la nuance, le bouleversement, de celui qui vous fait tanguer, tomber presque, accompagnés que vous êtes dans votre chute par cette guitare tendue, pointue, saturée, à la définition granuleuse, très marquée par cette sonorité noise si particulière. Et puis il y a bien entendu cette voix féminine qui surenchérit sur le bouleversement rythmique, qui oscille, s’emporte et s’apaise tour à tour. Pièce à mon avis fondamentale de l’héritage Heliogabale, Diving Rooms fait fi des modes, des intentions préméditées, et sans bouleverser l’univers de la musique cet album ferait presque figure d’une bouffée d’air frais. Pas pompeux, ces neuf titres réussissent le pari d’un ensemble puissant, sans aller chercher dans les univers electronica, impro, voire chanson, qui avaient à mon avis un peu perdu une partie de la scène française d’il y a quelques années (on se rappellera notamment les dernières productions discographiques vraiment moyennes de Purr ou de Ulan Bator). Pas de prétention donc, juste une musique qui touche et un album du meilleur cru. Heliogabale retrouve ses origines et opère un retour plus que convaincant. C’est déjà beaucoup… http://heliogabale.free.fr