31KNOTS vendredi 20 avril 2007, gratuit Le Mars Attack, Angoulême
Participer à un webzine a du bon parfois. Outre le fait qu’on peut récupérer de temps en temps des disques à l’œil on peut aussi y découvrir des groupes (ben ouais quand même) qui l’air de rien arrive encore à te retourner le cerveau. C’est le cas de 31 Knots qui par l’intermédiaire de son deuxième album paru en 2002 me fit pencher sérieusement mes oreilles du côté de Portland / San Francisco pour la suite de leur discographie...et je ne fus pas déçu. 31 Knots confirma en concert les très bonnes sensations des disques fin 2003 dans une petite discothèque anonyme à Nantes devant une vingtaine de pelés pour un concert absolument bluffant. Depuis le trio a signé sur Polyvinyl, a gagné en notoriété (pas volé), tout en continuant à pondre des disques inspirés. Mais leur tout dernier effort en date « the days and nights of everything anywhere » est si bon que l’envie pressante de les revoir me fait conduire plus de 500 kilomètres dans la journée en direction de la préfecture de la Charente. Le Mars Attack est un joli bar concert idéalement placé en centre ville, avec une jolie sono et tout et tout. Même avec l’entrée gratos le public est clairsemé mais on va dire qu’une petite quarantaine de personnes est présente lorsque 31 Knots monte sur scène. Même en l’absence de première partie 31 Knots prend la salle à son compte dès les premières notes d’un set intense, à l’énergie communicative. Tandis que Joe Haege à la guitare et samples, au charisme évident, impose sa présence et surtout une voix qui sait rebondir sur toutes les émotions, Jay Winebrenner à la basse aligne les notes et provoque un groove policé, idéalement alambiqué. Il passe parfois à la guitare quand Joe se décide à prendre seul le micro pour les chansons les plus « cabarets ». Le concert change alors de registre, tout en gardant toute sa cohérence, en s’appuyant un peu plus encore sur l’univers si personnel de la musique de 31 Knots. Lors de ces chansons Joe Haege, jouant avec deux micros, des effets, met en scène la chanson. D’habitude je ne suis pas franchement client de ce type « d’interprétation » mais dans le cas de 31 Knots le chanteur guitariste (et principal compositeur) illustre les chansons par une mise en scène juste et très à propos. C’est ainsi que je serai embaucher pour faire l’éclairagiste d’appoint lors d’un phénoménal « hit list shakes » avec un Joe Haege en transe au milieu du public. Derrière ses fûts Jay Pellicci se fait discret contrairement à ses deux comparses qui ne cessent d’arpenter la scène. Malgré tout il ne chôme dans un registre largement plus sobre que les joueurs de cordes. Précis, léger et naturel, Jay Pellicci laisse sa technique déjà entendue dans les excellents Dilute, Natural Dreamers, au placard pour servir les excellentes chansons du combo. Sur scène 31 Knots a perdu la timidité qui pouvait les caractériser il y a encore quatre ans. Comme sur disque 31 Knots se fait aujourd’hui moins tendu en live, mais garde une part d’explosivité qui rend leur set nerveux et terriblement accrocheur. Les chansons passées en revu durant le set iront du troisième album « it was high time to escape » au dernier opus en date et sa montagne de tubes !! Rien à jeter. En cette chaude fin après midi d’avril (??) 31 Knots n’a pas retenu ses coups, ni son envie de partager sa musique toujours aussi fraîche. Il nous a servi un sacré bon moment de rock sincère aux influences multiples, possédant une écriture qui leur est propre, bla bla bla… bref tout simplement génial!! Le temps de baver avec les Gâtechiens, d’esquiver leur invitation piège pour la suite de la soirée, on reprend la route pour rentrer sur Poitiers. A peine arrivé j’enchaîne direct au Confort Moderne avec le bon DJ set de Dee Nasty et le très moyen concert des rappeurs conscients de La Rumeur, l’avant-veille du premier tour des élections présidentielles 2007. Seule la musique de 31 Knots résonna et cela durant plusieurs jours, dans mon petit crâne… http://www.31knots.com http://marsattack16.free.fr