DEK 1981​-​87 Vol​.​1 (LP Jelodanti records 2023)

DEK : André Dekeyser, Patrick Dekeyser, Vincent Epplay. Les DEK sont deux frangins plus un gars rencontré en école d'art. Je me demande bien qui joue le Tuttle dans ce monde de Buttle. Peut importe, je suis tombé dedans direct. Cette trompette bidule qui claudique et dont le vent poétique attrape au vol des tas de collages. Les DEK font de la poésie. Et c'est l'attitude punk distingo et cet humour fin qui m'ont fait vaciller. Le grand méchant loup est tout gentil en français mais devient un gros méchant hurlEUR punk en allemand. Achhhh j'en ai encore les larmes aux yeux. Ces petites comptines aussi, "je fume ma dernière pall mall affrontant mes souvenirs", mixant Boris VIAN et les RESIDENTS, avec un coup de nostalgie année 80 digne d'un journal sur FR3 après THALASSA. "L'ennui à Nice". Jacques Médecin fraudait son monde, empochait le pognon, les DEK jouaient de collages, d'interludes, de parties de guitares, de rock j'menfoutiste, de bande son de film, bref d'un peu tout çà délivrant un quelque chose d'inclassable. "est ce que tout va bien ?" Puis tout d'un coup, au détour d'un son de K7 Ferro, une danse du bunker de la dernière rafale, « Avec un soin infini/Je t’allonge sur le lit/Je t’arrache ta culotte/Et je te prends petite sotte » C'est la danse sommaire et vénimeuse des DEK. On est début 80 et on se marre bien tellement "On s'emmerde à Nice". J'aime ces bribes de morceaux, ces bouts de ficelles farfelues, ces côtés désuets et attendrissants. Créer un tel objet c'est comme créer un film, c'est pas le tout d'avoir de la matière, c'est le travail de montage qui devient de l'art. Et là, il faut savoir donner un grand coup de chapeau à Patrick Dekeyser & Vincent Epplay pour ces choix et partis pris. Et puis ce nom de disque est parfait pour DEK. "1981-87 Vol.1" pour une compilation classe bercée de punk dans le ventre, de free dans la tête, de poésie dans l'air et d'un gros tas d'humour à tous les étages. Crasse de disque !